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Le jour où les festivaliers ont affronté l’Apocalypse

Dans "Petite Histoire de Festivals", Yann Bertrand vous raconte les anecdotes, les moments forts de ces petits et grands événements qui n'auront pas lieu cet été ou en tout cas, pas dans leur forme initiale… Mardi, retour sur une édition d'apocalypse pour le Hadra Trance Festival.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le décors du Hadra Trance festival, lors de son édition 2014, dernière à avoir lieu à Lans-en-Vercors. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

En bas, il fait beau en cette fin d’été. En haut, à 1 300 mètres d’altitude, là où se tient le festival Hadra Trance, dédié à la musique trance psychédélique, c’est une autre histoire. Cette nuit du 30 août 2012, n’ayons pas peur des mots, fut horrible. Températures négatives, grêle, boue, brume, les éléments sont déchaînés, en Isère.

Emilie Angénieux, la coordinatrice de l’association Hadra, qui organise le festival, n’oubliera jamais. "Tout le monde avait des habits de fortune, avec des sacs-poubelle. Les stands de nourriture avaient fait des petits chauffages, en faisant des feux dans des brouettes, pour les festivaliers, décrit-elle. Des mexicains étaient dans des couvertures, ils avaient tellement froid qu'ils me suppliaient de les mettre à l'hotel."

Les habitants du village, en bas du site, prévenaient ceux qui montaient et leurs prêtaient des chaussures de rando, des pulls, des k-ways…

Emilie Angénieux

à franceinfo

Elle-même doit abandonner sa tente et dormir dans sa voiture. Sur l’autoroute plus bas, les routes sont fermées, les festivaliers avertis dès les premiers lacets des conditions infernales. Techniquement, c’est très compliqué aussi. "Le premier soir, la console son s'arrête. Il y avait aussi des guitaristes qui n'arrivaient pas à jouer tellement ils avaient froid aux doigts. Il y avait tant de boue que les personnes devant les scènes ne pouvaient plus bouger."

L’enfer va durer deux jours, 48 heures durant lesquelles le son ne s’arrête pas, pour maintenir en alerte, pour réchauffer des fêtards congelés. Sur le site, sur le camping, tout est détrempé. Et le dimanche matin, "il y a le premier rayon de soleil. Un artiste israélien monte sur scène à 10h du matin, tous les gens sortent de leur tente, enlèvent leur k-way… Il commence à faire beau ! C'était une sorte de libération. C'est quelque chose qui restera à jamais gravé."

Le festival s’en est relevé sans trop de dommages. Les années suivantes furent bien plus apaisées, mais quand même, l'événement a déménagé quelque temps plus tard. Le Hadra Trance Festival se déroule désormais chaque été dans l’Allier. En attendant la prochaine Apocalypse, le plus tard possible...

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