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Le jour où la musique ne s’est jamais arrêtée

Dans "Petite Histoire de Festivals", Yann Bertrand vous raconte les anecdotes, les moments forts de ces petits et grands événements qui n'auront pas lieu cet été ou en tout cas, pas dans leur forme initiale… Dans notre rétroviseur aujourd'hui, le virtuose Roy Hargrove et une nuit qui s'étire.

Article rédigé par franceinfo, Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Roy Hargrove lors de son concert à Jazz in Marciac (Gers) le 10 août 2004.  (MAXPPP/LA DEPECHE DU MIDI)

Il y a des éditions comme ça. Nous sommes le dimanche 18 juillet 2004, à Jazz à Sète. Jade Martinez, chargée de la production du festival se souvient : "Cette semaine-là, ça a été sans fin, interminable. Des nuits comme ça à boire, à faire la fête... Il y avait une ambiance très particulière."

À l’époque, la fille du fondateur Louis Martinez ne faisait pas encore partie de l’équipe. Elle était là en tant que productrice, notamment, du concert de l’Américain Roy Hargrove. Le trompettiste virtuose, star du jazz, devait clore le dimanche une édition durant laquelle chaque concert est resté dans les mémoires. Et à Sète, ville de festivals, le théâtre de la mer qui plonge directement dans la Méditerranée est propice à toutes les magies.

Il est 23 heures, le concert commence et tout le monde comprend. "Quand Roy se sentait bien dans un endroit, ça laissait supposer de la magie, raconte l'organisatrice. Il y avait à peu près 600 personnes dans le théâtre, qui a une capacité de 1 500, décrit-elle. Et là, tout le public descend, il n'y a plus de distanciation. Il commence, et ça joue, ça joue… L'heure passait."

Fin de concert, vers minuit et demi, Roy avec son verre de vin blanc, regarde son manager pour retourner sur scène. Puis premier rappel, deuxième rappel, troisième rappel, ça a duré jusqu'à 2 heures du matin.

Jade Martinez

à franceinfo

Avec son groupe le RH Factor, Roy Hargrove mélange le jazz, la soul, le funk, le hip-hop… Une fois en transe, impossible de s’arrêter. Pourtant il faut bien bouger, et trouver un endroit où poursuivre une nuit déjà bien entamée. "Et on part à la plage ! Tout le monde était autour de Roy qui continuait à jouer. Et la musique, par dessus tout, continuait, se rappelle-t-elle. Il y a eu des plaintes et la police arrivait, il fallait que ça s'arrête mais on ne voulait pas." 

Une veillée acoustique à la trompette jusqu’au lever du jour et même après : les deux jours suivants, Roy Hargrove et ses musiciens continueront à jouer, invités par un couple présent au concert sur leur domaine près de Gruissan. Proximité et amour de la musique, tout Jazz à Sète depuis 25 ans… Pas d'édition cet été mais quelques concerts quand même jusqu'à demain dans la ville et une soirée de clôture à vivre sur FIP demain soir.

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