Cet article date de plus de neuf ans.

Web : quand trop de pub tue la pub

La guerre de la pub sur Internet est déclarée ! Face à la multiplication des annonces, les internautes se rebiffent et, du coup, les professionnels commencent à prendre peur.
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Web : quand trop de pub tue la pub © Fotolia)

On vit tous cela tous les jours… Des bannières et des pop-ups dans tous les sens, des spots de 30 à 40 secondes avant la moindre vidéo, des écrans qui recouvrent parfois complètement les articles… La publicité sur Internet est devenue envahissante. Elle tourne la tête, elle accapare de plus en plus de temps de cerveau disponible lorsqu'elle n'empêche pas carrément d'accéder aux articles.

Les internautes et les mobinautes en ont assez !

 

Que font les internautes ?

 

Ils se vengent et se protègent en installant des bloqueurs de publicités, les fameux adblockers.

Apple vient même d'autoriser ces bloqueurs sur l'iPhone, ce qui est une vraie petite révolution.

Le problème, c'est que la publicité est indispensable pour financer les sites Web. Sans pub, plus de revenus pour les éditeurs et donc, à terme, plus de contenu gratuit.

 

Face à cela, que peuvent faire les annonceurs ?

 

Certains, choisissent la méthode musclée. Le site allemand Bild, très consulté outre Rhin, qui appartient au groupe de presse Axel Springer, a décidé d'interdire l'accès aux internautes utilisant des bloqueurs de pub. Le blocage des adblocks : en quelque sorte, l'arroseur arrosé.

Parallèlement, l'IAB (Interactive Advertising Bureau), l'association internationale des publicitaires vient de publier un étonnant mea culpa, une tribune qui commence par cette phrase "on s'est plantés" et qui appelle à de meilleures pratiques en matière de publicité numérique.

 

Pourquoi cette prise de conscience un peu tardive ?

 

Parce que le phénomène, jusqu'à présent marginal, prend de l'ampleur. On parle de 15% d'utilisateurs d'adblockers aux Etats-Unis et 20 à 25% en France.

Surtout, au delà du manque à gagner en terme de publicité non affichée c'est aujourd'hui le marché de la métadonnée qui est attaqué : c'est-à-dire toutes les informations recueillies sur les habitudes de surf des internautes. Un vrai trésor pour les annonceurs or les bloqueurs empêchent également leur collecte. Plus de traçage, plus de ciblage. Et des pertes qui augmentent.

Enfin, il reste l'arme nucléaire contre les adblocks : ce serait une action en justice pour les faire interdire. Cela a raté en Allemagne mais une contre-attaque des professionnels est toujours possible, y compris en France.

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.