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Twitter face à la question de la responsabilité des réseaux sociaux

Twitter dans l'œil du cyclone... Alors qu'il fête ses 7 ans, le réseau social est attaqué au pénal par une association juive française.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Après Yahoo, Ebay, Facebook et consorts, Twitter se retrouve
à son tour confronté à la question de la responsabilité des médias sociaux. IL
y a d'abord cette affaire de tweet injurieux à l'égard de Jean-François Copé
pour laquelle un internaute français vient d'écoper d'un euro symbolique de
dommages et intérêts et 150 euros d'amende avec sursis.

Bras de fer entre Twitter et l'UEJF

L'autre affaire, plus complexe, est celle soulevée par l'Union
des Etudiants Juifs de France avec les fameux hashtags #unbonjuif. Là, pas d'auteurs
identifiés et donc l'association a décidé de s'attaquer directement à la
société américaine Twitter. Problème : le ton monte. Après un jugement du
TGI de Paris en janvier dernier donnant raison à l'UEJF, celle-ci veut
maintenant porter l'affaire au pénal et s'en prendre directement au PDG de
Twitter Dick Costolo au motif que la start up n'aurait pas encore communiqué
les coordonnées des internautes mis en cause. Elle réclame aussi 38,5 millions
d'euros à Twitter. La start up affirme qu'elle a reçu ce jugement trop tard et
accuse l'UEJF d'être plus intéressé par les " grandes envolées " plutôt
que par la résolution du problème du point de vue juridique.

Quel rôle pour un média social ? 

Vue de France, cette affaire pourrait être simple. Selon la
loi pour la confiance dans l'économie numérique de 2004, Twitter n'est pas un
éditeur mais un hébergeur de contenu qui doit répondre aux sollicitations de la
justice. Le problème c'est qu'il s'agit d'une entreprise de droit américain
sans représentation légale en France. Twitter ne veut surtout pas avoir à
traiter avec les lois et les tribunaux de chaque pays. Son intérêt est donc de
tout renvoyer sur la justice américaine. Tout cela rappelle un peu l'affaire
des ventes d'objets nazis sur Yahoo, au début des années 2000, qui avait fini
par se perdre dans les méandres judiciaires franco-américains.

Comme tous les réseaux sociaux, Twitter tente aussi de
ménager la chèvre et le chou en se conformant aux lois mais sans jouer les
auxiliaires de justice afin de ne pas effrayer ses utilisateurs pour ne pas casser
son business model. Il existe un dispositif d'alerte mais qui n'est pas très
visible sur le site.

Bref, agé aujourd'hui de 7 ans Twitter atteint l'âge de
raison et se retrouve à son tour confronté aux problèmes des grands.

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