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Twitter : Elon Musk tire le bilan de ses six premiers mois

Elon Musk, propriétaire de Twitter depuis maintenant six mois, reconnaîtt avoir fait “beaucoup d’erreurs“ mais le licenciement des trois quarts du personnel était indispensable, selon lui, pour sauver l’entreprise. La 2e fortune au monde se fait rare dans les médias. Mais cette semaine, il a accepté une interview improvisée avec la BBC, dans un contexte particulier.
Article rédigé par Benjamin Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Elon Musk, ici le 4 octobre 2022 à Washington DC, image d'illustration affichant le patron de Twitter dans un écran de téléphone. (OLIVIER DOULIERY / AFP)

En ce mardi midi, 11 avril 2023, on est au bord de l’incident diplomatique entre Twitter et la Grande-Bretagne. Depuis quelques jours, le compte de la BBC est affublé par Twitter de la mention “média financé par le gouvernement“ alors que la BBC est indépendante, financée à 71% - pour l’année 2022 - par l’équivalent britannique de la redevance.

Elon Musk accepte donc la proposition du correspondant de la BBC à San Francisco, James Clayton, après lui avoir demandé : “Est-ce que cette mention est exacte ?“. Elle a d’ailleurs disparu depuis l’interview. Mais le sujet est brûlant : cette semaine, NPR, le réseau indépendant de radios aux Etats-Unis, qualifié de “média affilié à l’Etat“ par Twitter, comme en Chine, comme en Russie, est devenu le premier grand média à quitter le réseau social.

400.000 faux comptes désactivés en février

Elon Musk accepte donc, dans cette interview à la BBC, de dresser un bilan de ces 6 premiers mois à la tête de Twitter, dont il est devenu propriétaire, en octobre dernier. Sur les sujets sensibles, pas de changement. Non, dit celui qui se présente toujours comme défenseur de la liberté de parole : les discours de haine n’ont pas bondi. Quant aux comptes pilotés par des bots - des machines - rien qu’en février, Twitter en aurait désactivé 400.000, selon son propriétaire.

Sur les licenciements, aussi, Elon Musk n’a pas fait dans le détail. L’effectif est passé de 8.000 à 1.500 salariés. “Oui, c’est douloureux“, reconnaît-il, mais c’était ça ou “la faillite“. Et il se livre même à des aveux très personnels à plusieurs reprises : “Ai-je fait beaucoup d’erreurs depuis que je suis arrivé ? Bien sûr. (…) Me suis-je tiré une balle dans le pied, à de multiples reprises avec mes tweets ? Oui. Je pense que je devrais m’abstenir de tweeter après 3h du matin. (…) Parfois, je dors au bureau. Il y a une bibliothèque où personne ne va, au 7e étage. Il y a un canapé et je dors dessus parfois“.

Elon Musk donne l’image d’un homme seul, presque isolé, qui assure avoir voté Joe Biden en 2020, avant de rétablir le compte de Donald Trump, suspendu après l'assaut contre le Capitole, il y a trois ans.

"Je me moque de l'argent."

Elon Musk, propriétaire de Twitter

à la BBC

Il évoque aussi l’avenir de Twitter. D’abord, Elon Musk fixe cette première échéance : d’ici la fin de la semaine prochaine, les comptes certifiés historiques vont perdre le fameux coche bleu s’ils ne passent pas à la version payante, Twitter Blue, facturée 9,60€ par mois, au prix le plus bas. Un badge bleu qui devait disparaître à partir du 1er avril, mais l’annonce n’avait pas été suivie d’effets. Depuis, la coche bleue accompagne indifféremment à la fois les comptes certifiés historiques, et les comptes de ceux qui ont accepté de payer.

Elon Musk qui a payé Twitter 44 milliards de dollars, est prêt à vendre “si la bonne personne se présente“, dit-il à la BBC en ajoutant : “Je me moque de l’argent“. Ce qui compte pour lui, c’est que le prochain propriétaire soit “attaché à la vérité“. “Diriger Twitter n’est pas une promenade de santé, reconnaît-il. Le niveau de douleur est extrêmement élevé“.

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