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Quelle responsabilité des réseaux sociaux face au terrorisme ?

Une famille américaine dont la fille est décédée dans les attentats de novembre dernier à Paris a récemment porté plainte aux Etats-Unis contre Facebook, Twitter et Google.
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les funérailles de la fille de Reynaldo Gonzales, Nohémi Gonzales tuée dans les attentats du 13 novembre à Paris © Genaro Molina/AP/SIPA)

La question de la responsabilité des réseaux sociaux face au terrorisme revient régulièrement sur le tapis. Cependant, on peut parier que l’action de Reynaldo Gonzalez, ce père de famille dont la fille est morte à Paris en 2015, ne débouchera pas sur grand-chose. En effet, établir la responsabilité juridique de Google, Facebook ou Twitter dans les attentats terroristes ne sera pas évident car ces plateformes ne sont pas impliquées directement dans la commission des actes. Cependant, l’affaire a le mérite de poser le débat. Au-delà de la responsabilité juridique, il existe, comme le souligne le site spécialisé Numerama , une "responsabilité sociale" de ces grands acteurs.

Responsabilité sociale

Il est indéniable que les réseaux sociaux constituent pour les terroristes un moyen de communication, d’expression et de propagande. Cela peut même atteindre des sommets dramatiques, comme on l’a vu dans l’affaire de Magnanville où le meurtrier des deux policiers a presque diffusé son crime en vidéo en direct sur Facebook. Grâce à la force de la viralité, les réseaux sociaux contribuent à la propagation des idéologies extrémistes à la vitesse de la lumière. Il y a aussi la question des algorithmes de recommandation automatique qui font que plus on consulte des contenus d’un certain type et plus on est invité à en regarder d’autres du même genre. Cela crée une sorte de boule de neige infernale qui peut littéralement enfermer certains internautes dans une bulle de conditionnement.

Une réaction… limitée

Face à cette situation, les réseaux sociaux agissent, notamment en Europe, sous la pression des pouvoirs publics. Ces derniers ont signé un code de conduite avec la Commission européenne. Ils s’engagent à mieux lutter contre les contenus illicites. Ce qui est d’ailleurs, de leur part, un aveu de "responsabilité sociale". Mais on connaît le problème. D’abord, les réseaux sociaux ne peuvent intervenir qu’a postériori et pas a priori pour supprimer des contenus. Ensuite, la lutte contre les propos déviants sur Internet se heurte souvent à la conception de la liberté d’expression "à l’américaine" qui préside au fonctionnement de ces plateformes. Enfin et conséquence de cela, certains contenus peuvent se retrouver bloqués en France ou dans certains pays mais pas dans d’autres.

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