Premier manuel pour apprendre à coder à l’école
Le manuel intitulé "1, 2, 3, Codez" émane de l’association la Main à la pâte. Il s’adresse à la fois aux élèves (du primaire jusqu’au CM2, soit les enfants moins de 11 ans) et aux enseignants. En effet, ces derniers vont devoir faire passer la bonne parole informatique à la rentrée et beaucoup n’ont reçu aucune formation pour cela. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet "class code" qui vise à soutenir les professionnels de l’enseignement dans l’apprentissage de la "pensée informatique".
Pourquoi apprendre la programmation à l’école ?
Il s’agit bien d’apprendre comment fonctionne un ordinateur et pas seulement à l’utiliser. Selon Gilles Dowek, chercheur à l’INRIA et membre du conseil scientifique de La Main à la pâte, "l’informatique fait aujourd’hui partie des connaissances de base qui permettent de trouver un travail. Comme en musique, la théorie ne suffit pas. Il faut de la pratique, en l’occurrence, la programmation, que l’on appelle le code" . Le manuel propose des exercices comme l’écriture d’un programme pour animer un personnage sur l’écran ou pour coder un message secret.
Bonne ou mauvaise idée ?
Pourtant, tout le monde n’est pas persuadé par la nécessité d’apprendre le code dans les petites classes. Certains pensent que ce n’est pas le rôle de l’école, que tous les enfants ne deviendront pas des programmeurs ou encore que cela risque de les enfermer un langage informatique en particulier au détriment des autres. Des oppositions parfois sous-tendues, disons-le, par un certain sentiment technophobe. Les spécialistes comme Gilles Dowek répondent que tous les pays qui marquent des points aujourd’hui en matière de technologie, comme l’Inde ou les pays asiatiques, sont ceux qui ont développé l’apprentissage précoce de la programmation.
La France en retard
La France est très en retard dans ce domaine. Apprendre le code induit une "manière de penser" spécifique. Il ajoute : "de même que tous ceux qui apprennent le Français ne deviennent pas écrivains, on peut apprendre l’informatique sans forcément devenir ingénieur" . Enfin, Gilles Dowek affirme avoir constaté que "l’informatique est la seule discipline où, quand la cloche sonne, les enfants ne se précipitent pas dans la cour tant qu’ils n’ont pas terminé leur projet" . Preuve, selon lui, de l’attraction que peut susciter cette matière auprès des jeunes.
1,2,3... codez ! | Le site de la Fondation La main à la pâte
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