Nouveaux iPad Pro et iPad Air : en avez-vous vraiment besoin ?

Apple a présenté ses nouvelles tablettes iPad Air et iPad Pro avec une publicité que la marque a retirée et pour laquelle elle s’est excusée. On y voyait une presse hydraulique pulvériser des instruments de musique et des œuvres d’art notamment. Une pub censée promouvoir cette nouvelle gamme de tablettes destinée à relancer les ventes qui ont chuté de 40% en six mois. Il s’est vendu 135 millions de tablettes, toutes marques confondues, l’an dernier, presque deux fois moins qu’en 2016. A-t-on encore besoin d’une tablette tactile aujourd’hui ?
Article rédigé par Benjamin Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le nouvel iPad Pro OLED à processeur M4 et la version 2 de Logic Pro pour iPad, le logiciel de composition musicale d'Apple. (APPLE)

À quoi bon acheter une tablette tactile en 2024, alors que les dix membres du conseil d’experts réunis par Emmanuel Macron déconseillent les écrans aux enfants avant l’âge de trois ans ? Si on n’est pas illustrateur, photographe ou vidéaste, la question se pose réellement désormais. En effet, cette semaine, les tablettes Apple les moins chères, destinées au grand public – l’iPad 10, de base, sorti il y a un an et demi, et l’iPad mini 6, lancé il y a 2 ans et demi – n’ont pas été renouvelées.

Comme si le produit “tablettes“ ne concernait plus que des niches : chercheurs, universitaires, professionnels ou développeurs d’applications. L’iPad Air pour amateur éclairé, lui, a eu droit à une évolution majeure, mais à 719 € et 969 € (prix de départ), on est loin d’un prix pour le plus grand nombre. Alors, que dire du nouvel iPad Pro, présenté comme la tablette ultime, une prouesse – certes – en terme de design avec à peine 5 mm d’épaisseur et la toute nouvelle génération de processeur : 1 219 €, prix de départ. Et si on choisit la configuration la mieux équipée, l’addition dépasse les 3 000 €. 

Les ordinateurs portables restent plus polyvalents

Se pose aussi la question des usages. Steve Jobs avait promis que l’iPad permettrait de gérer plusieurs tâches, bien mieux qu’avec un iPhone ou un Mac. Qu’on puisse les gérer, c’est exact… mais bien mieux, dans la plupart des cas, ce n’est pas vrai. Exemple : lire un livre. Une liseuse, avec son encre électronique et son écran reposant, est bien plus confortable qu’un iPad.

Jobs, cofondateur d’Apple, ne voulait pas entendre parler d’un Mac à écran tactile. Voilà pourquoi, plus de 14 ans après son lancement, l’iPad n’a toujours pas fusionné avec le Mac, contrairement aux concurrents comme Lenovo, Huawei ou Samsung. Ils proposent, tous, des portables hybrides avec écran tactile. Les ordinateurs portables grand public, désormais fins et très puissants, restent plus polyvalents que les tablettes. Quand on part et qu’on ne doit emporter qu’un seul appareil, c’est rarement la tablette qui finit dans le sac à dos.

iPod et iPad, même destin ?

Alors, quel est l’avenir des tablettes tactiles dont l’iPad ? Au dernier trimestre, les ventes ont encore représenté cinq milliards et demi de dollars. Beaucoup d’entreprises seraient ravies d’un tel chiffre d’affaires ! À l’échelle d’Apple, l’iPad rapporte pourtant quatre fois moins que les services comme le streaming de musique ou de séries, et huit fois moins que l’iPhone. Dès lors, rien n’empêche d’imaginer le jour où, comme l’iPod avant lui, l’iPad disparaîtra.

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