Nouveau monde. Pourquoi les puces sous-cutanées ne se développent-elles pas plus ?
Les puces sous la peau pour remplacer les badges électroniques sont une réalité en Suède. Cependant, appréhension et manque d'interopérabilité font qu'elles ne concernent qu'un public limité.
Pénétrer dans son entreprise, monter le train ou enregistrer ses achats au supermarché sur sa carte de fidélité sans sortir ni clés ni carte, juste avec une puce implantée dans le gras de la main… C’est une réalité pour 3 000 personnes en Suède. Dans ce pays, le système se développe depuis 2016. La puce, de la taille d’un grain de riz, s’insère et se retire en quelques secondes avec une seringue. Il y a même des "implants parties", des manifestations où l’on peut se faire implanter une puce. Avec un puce sous la peau, on ne risque plus de perdre ou d’oublier son badge puisqu’on l’a toujours sur soi, même en maillot de bain...
Pourquoi cela fait peur
Après les clés en métal, les badges électroniques et les smartphones (qui sont quasiment déjà "greffés" dans nos poches), la puce pourrait sembler être une évolution logique. Seulement voilà, dès que l’on s’attaque au corps, il y a une appréhension. Des médecins mettent en garde contre les risques d’infection. Et puis, surtout, on craint que cela ne présente des risques pour la vie privée (captation de données, géolocalisation, etc.). Les Suédois, très technophiles, ne semblent pas trop regardants sur ces questions. Cela dit, pas de fantasme : la portée de ces puces est seulement de 2 cm (afin précisément de limiter les risques de piratage). Il n’y a pas de GPS à l’intérieur. Bref, cest beaucoup moins attentatoire à la vie privée que le smartphone que, pour le coup, on ne quitte jamais. Cela dit, il faut pouvoir garder la maîtrise des données qui sont traitées et stockées sur cette puce.
Un jour en France ?
Il n’existe rien de ce genre en France. On peut se faire implanter une puce mais cela ne sert pas à grand-chose car aucun système n’est compatible (lecteurs de badges en entreprises, dans les transports, etc.). On voit aussi arriver des tatouages connectés. Un procédé qui peut sembler un peu moins intrusif.
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