Nouveau monde. Pour communiquer sous l’eau, bientôt du Wi-Fi sous-marin ?
Alors qu’en surface on s’empoigne sur la 5G, la communication numérique sous-marine fait son apparition.
Depuis plusieurs années, les chercheurs essayent de mettre au point des systèmes de communication sous-marins un peu plus sophistiqués que le langage par signes des plongeurs. Mais le problème, c’est que les ondes radio passent très mal sous l’eau.
Il y a quelques années, des chercheurs américains ont eu l’idée de transformer les ondes radios du Wi-Fi en ondes sonores ; la propagation s’est alors avérée très limitée. On s’est intéressé alors à la lumière, et des tests de Wi-Fi sous-marin via des lasers ont été menés, notamment en France, sous l’égide de la Direction Générale de l’Armement (DGA).
Skype sous l'eau
Plus récemment, des chercheurs de l’Université des sciences et technologies du roi Abdallah en Arabie Saoudite (KAUST) ont fait des expérimentations avec des smartphones reliés à des petits ordinateurs, placés dans des étuis étanches, qui leur ont permi de passer des appels par Skype et de transférer des fichiers, à la vitesse de 2 Mbps sur une distance de 20 mètres, ce qui équivaut, en débit, à une connexion ADSL de base. Ils ont baptisé cela Aqua-Fi. Il reste cependant un problème : l’eau perturbe la diffusion du faisceau du laser, mais des solutions sont à l’étude pour régler ce problème.
Data-centers sous-marins
Du Wi-Fi sous l’eau, pour quoi faire ? L’objectif n’est pas de pouvoir envoyer des selfies avec les poissons du fond de la mer mais de développer un système de communication sous-marine pour les plongeurs et les scientifiques. Une startup suisse a mis au point un drone sous-marin qui peut être piloté à distance et envoyer des images vidéo via ce wi-fi des mers. Cela intéresse aussi beaucoup les militaires.
Cette technologie est à rapprocher d’une autre innovation : l’installation de centres de données (data centers) sous la mer, pour les refroidir plus facilement en consommant moins d’énergie. Les géants du numérique y travaillent. Parmi eux, Microsoft vient de faire la preuve que cela marchait. Un énorme data center - fabriqué en France par Naval Group - vient de passer deux ans sous l’eau. Il a été remonté à la surface récemment et il a parfaitement fonctionné pendant deux ans. Mais, pour l’instant, pas de Wi-Fi, on utilise plutôt de grosses connexions par câble afin de relier ces datas-centers sous-marins à Internet.
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