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Nouveau monde. L’UFC Que Choisir accuse Nintendo d’obsolescence programmée

Une panne récurrente sur les manettes de la console Nintendo Switch empoisonne la vie des joueurs. 

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les manettes de la console Switch de Nintendo. (KAZUHIRO NOGI / AFP)

L’association UFC Que Choisir porte plainte contre le géant japonais NintendoC’est devenu un quasi-scandale et il porte un nom : "Joy-Con Drift", du nom des Joy-Con, les petites manettes de la console Nintendo Switch, sortie en 2017. Certaines ne répondent plus normalement et des personnages de jeu deviennent incontrôlables à l’écran. Un phénomène qui dure depuis plusieurs années et qui toucherait des milliers de joueurs dans le monde.

Au début Nintendo obligeait à payer 45 euros pour remplacer une manette n’étant plus couverte par la garantie légale. Face à l’ampleur du phénomène, la marque japonaise a assoupli ses conditions commerciales et remplace désormais gratuitement les manettes défectueuses. Nintendo a même présenté ses excuses. Mais le problème est que, visiblement, le défaut demeure, y compris sur les séries récentes.

Obsolescence programmée ou simple défaut de fabrication ? 

Aux États-Unis, une action collective a été entamée. Elle piétine depuis l’année dernière. En France, l’UFC Que Choisir, qui affirme avoir recueilli plus de 5000 témoignages, a choisi une voie juridique différente, inattendue : elle porte plainte pour obsolescence programmée. L’obsolescence programmée est un concept souvent mis à toutes les sauces. A priori, ce problème ressemble surtout à un défaut de fabrication. Cela fait penser à un souci du même genre sur certains claviers des ordinateurs portables Apple, qui se bloquent à cause de la poussière, à propos desquels on n’a jamais parlé d’obsolescence programmée.

Le délit d'obsolescence programmée est récent en France. Il a été créé par la loi de 2015 sur la transition énergétique. Les sanctions sont lourdes, puisqu’elles peuvent aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amende, voire 5% du chiffre d'affaires annuel.

"Créer un électrochoc"

L’UFC Que Choisir ne s’en cache pas : elle veut créer un électrochoc et "casser la spirale", selon les termes de Raphaël Bartlomé, responsable du service juridique de l’UFC-Que Choisir. Selon l’association, le fait que le défaut n’ait toujours pas été réglé et qu’il incite les gens à racheter des manettes pour régler le problème au plus vite pousserait à la consommation, comme si c’était fait exprès.

L’instruction de cette plainte et la décision de justice seront donc particulièrement intéressantes à suivre, par rapport à la notion même d’obsolescence programmée.

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