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Nouveau monde. L’étrange boom des applications de surveillance et de harcèlement

C’est un conseil techno à ne pas suivre : installer une application mobile smartphone pour espionner ses proches est passible de poursuites. Pourtant, c’est un secteur qui se porte bien.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'application Cerberus sur un smartphone. Photo prise à Monaco le 10 mars 2014 (ERIC DULIERE / MAXPPP)

Elles sont pour nom mSpy, Cerberus ou encore FlexiSpy. Cette dernière aurait été utilisée notamment par le baron de la drogue "El Chapo" pour espionner sa femme et ses maîtresses. Ces applications, baptisées "stalkerwares" (de l’anglais stalker, qui signifie harceleur), permettent de surveiller et même de harceler des personnes autour de soi. Elles enregistrent en permanence la localisation GPS et peuvent aussi accéder au micro, aux messages que vous recevez et à tout ce que vous tapez au clavier.

L’utilisation de ces logiciels semble être en plein boom depuis quelques années, malgré leur interdiction. Espionner une personne majeure, même un membre de sa famille, sans son consentement, est passible d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

Près d’un millier d’applications retirées

Apple et Google font la chasse à ces applications. L’an dernier, Google en a supprimé près d’un millier du magasin d’applications Android. Mais souvent, elles se cachent sous des faux nez. Elles sont présentées comme des programmes de sécurité ou de contrôle parental. On peut aussi en télécharger directement sur des sites sans passer par le Play Store. Il faut savoir que pour installer une telle application, il faut avoir un accès physique au smartphone de la victime pendant plusieurs minutes. A moins de travailler à la DGSE ou au FSB, on ne peut pas faire ça à distance.

Android particulièrement vulnérable

Si l’on a des doutes, sans céder à la paranoïa, il faut, tout d’abord, vérifier si une nouvelle application inconnue n’a pas été installée à votre insu sur votre mobile. Ensuite, vérifiez que la fonction Play Protect, qui sur Android protège contre les logiciels espions, est bien activée. Sur iPhone, en principe, il est plus difficile d’installer une application d’espionnage si l’appareil n’est pas jailbreaké (débloqué).

On sait que le confinement peut créer des tensions dans les couples et dans les familles mais ce n’est pas du tout une bonne raison pour s’espionner. On rappelle que c’est totalement illégal et passible de poursuites judiciaires.
C’est pareil pour les applications de harcèlement, qui permettent d’envoyer des messages en se faisant passer pour quelqu’un d’autre ou d’inonder un destinataire avec des messages.

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