Nouveau monde. Les réseaux sociaux s’engagent à faire le ménage à l’approche des élections
Dans la perspective de la présidentielle américaine, les réseaux sociaux s’engagent à mieux contrôler les publications douteuses.
Les réseaux sociaux sont dans le collimateur et ils le savent. Les pouvoirs publics, américains et aussi européens, mettent la pression sur ces nouveaux médias à l’influence potentiellement dévastatrice. Alors, ces derniers réagissent.
Facebook et YouTube ont annoncé il y a quelques jours des dispositions pour mieux filtrer les contenus pouvant influencer les électeurs. Les contenus haineux ou représentant des atteintes aux personnes sont également visés. Même Twitter, traditionnellement le moins enclin à intervenir sur les contenus, vient d’annoncer, ce lundi, qu’il allait également faire le ménage.
Haro sur les deepfakes
Twitter promet qu’il va supprimer les photos et vidéos falsifiées. Rappelons, par exemple, qu’en début d’année, une vidéo truquée prêtant des propos racistes au candidat démocrate Joe Biden avait été vu plus d'un million de fois sur Twitter. Mais il y a pire. La grande crainte pour le futur, ce sont les deepfakes, ces fausses vidéos réalisées, de plus en plus facilement, par intelligence artificielle qui permettent de faire dire à peu près n’importe quoi à n’importe qui.
Contre tout cela, Twitter promet de serrer la vis à partir du 5 mars. Les tweets contenant des photos et des vidéos détectées comme falsifiées seront directement supprimés ou assorties d‘un message d’avertissement. Leur visibilité sera réduite. Twitter annonce qu’il va se concentrer sur les contenus trompeurs, diffamant ou incitant à la violence, en se conformant à certaines règles.
Procédure d’appel
Reste la question problématique de la détection et de l’appréciation de ces contenus. Twitter annonce qu’il va combiner la reconnaissance automatique à intelligence artificielle et la détection humaine. Il compte beaucoup sur les signalements des utilisateurs eux-mêmes. On sait déjà qu’il y aura forcément des ratés. Quid, notamment, des images et vidéos satiriques ? Pour faire face aux éventuelles erreurs, la plateforme prévoit de mettre en place une procédure d'appel.
Cette quasi-mobilisation semble montrer une volonté de la part des réseaux sociaux de ne pas prêter le flanc à la critique. Facebook n’est-il pas accusé d’avoir faussé la dernière élection américaine ? Les efforts engagés ne concernent pas seulement les États-Unis. En France, aussi, Facebook a pris des mesures en prévision des élections municipales afin de lutter contre les fakes news, la désinformation, les faux comptes et l’ingérence étrangère.
Ces grandes manœuvres constituent un premier pas, même si l’on sait déjà que ne suffira pas.
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