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Nouveau monde. Les journalistes-robots ne travaillent pas très bien

Les logiciels d’édition automatique d’articles produisent des contenus peu satisfaisants selon une étude menée auprès de journalistes. 

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un "robot journaliste" se promène dans une rédaction à Toronto (Canada), le 19 janvier 2016. (RICK MADONIK / TORONTO STAR)

Des chercheurs de Munich et de Londres ont mené une étude auprès de journalistes de plusieurs médias (CNN, BBC, Reuters, etc.) auxquels ils ont demandé d’analyser les articles produits par un  "robot-journaliste", c'est-à-dire un logiciel de production automatisé d’articles (dont le nom n’est pas révélé). Résultat : les humains jugent leurs collègues numériques peu efficaces.

Un manque de créativité

Selon les professionnels interrogés, les logiciels sont forts pour brasser de grandes quantités d’informations provenant de bases de données mais ils sont incapables de mettre en perspective ces informations. Ils ne perçoivent pas la complexité d’un sujet. Ils sont incapables de déterminer un angle de traitement de l’information, ce qui est pourtant la base du travail de journaliste. Bref, le robot n’aurait aucune créativité.

Un manque de recul

On pourrait penser que les journalistes-robots sont plus objectifs que les humains auxquels on reproche souvent un parti-pris. Cependant, le journaliste-robot travaille à partir de déclarations ou de communiqués de presse qui sont forcément positifs et élogieux à propos d’une marque ou d’une personne et, du coup, manque cruellement de sens critique. L’aspect "subjectif", réellement humain, serait-il finalement ce que recherche le public ? Vaste débat.

Une capacité à s'adapter 

Cependant, tout n’est pas à jeter dans le robot-journaliste. L’une des applications intéressantes est qu’il peut produire des articles à destination de publics différents. Par exemple, dans le cas d’une rencontre sportive, le programme saura rédiger un article clairement destiné à la communauté soutenant l’équipe qui a perdue, un autre pour les gagnants et un troisième complètement neutre et froid pour d’autres types d’usages. Un jour, probablement, cette chronique sera rédigée par un robot en différentes versions selon les publics…

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