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Nouveau monde. Le très haut débit pour tous : ce n’est pas gagné

Le Premier ministre Edouard Philippe vient de réitérer la promesse de François Hollande de raccorder 100 % des Français au très haut débit avant 2022. Dans les faits, ce n’est pas si simple.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Installation du très haut débit dans la ville de Pau. (MAXPPP)

Le haut débit pour tous, la réduction de la fracture numérique, c’est une vieille rengaine depuis Nicolas Sarkozy, François Hollande et même avant. En 2013, le gouvernement avait lancé le plan "France très haut débit" prévoyant le raccordement de l’ensemble du territoire d’ici à 2022 pour une enveloppe estimée à ce jour à quelques 35 milliards d’euros. Le coût étant réparti entre l’Etat, les collectivités locales et les opérateurs. L’annonce d’Edouard Philippe n’est donc qu’un renouvellement de cette promesse. Pour l’instant, 50 % de la population française bénéficie d’une connexion fixe supérieure à 30 Mbps, ce que l’on considère comme du très haut débit (THD). Pour les 50 % restant, c’est plus difficile.

Pourquoi ça coince ?

Dans les grandes villes, le très haut débit se porte à peu près bien. La fibre optique se développe à un rythme régulier, car l’opération est économiquement rentable pour les opérateurs. En revanche, ce n’est pas la même histoire dans les zones moyennement peuplées et dans les zones rurales peu peuplées. Dans les zones moyennement denses, les opérateurs (Orange, SFR, Free et Bouygues) sont en conflit ouvert pour la répartition de ce gâteau et l’Etat ne peut pas faire grand-chose. Cela va se régler en justice. Pour les zones rurales peu peuplées, c’est encore plus compliqué. Là, il n’y a quasiment aucun espoir que la fibre optique puisse être installée un jour. Il faut donc envisager des technologies de substitution.

La 4G peut-elle pallier l'absence de fibre ?

Parmi les technologies de substitution, on parle beaucoup de la 4G. L’idée serait d’utiliser le haut débit mobile, là où c’est possible, pour compenser l’absence de haut débit filaire. D’ailleurs, des opérateurs (Bouygues, Orange, SFR) ont amorcé la pompe en proposant des  'box 4G". Ces boîtiers de raccordement, identiques à ceux de l’ADSL ou de la fibre, assurent une connectivité Internet à la maison en utilisant le réseau 4G, comme un smartphone, au lieu du réseau filaire. Le gouvernement serait favorable à cette solution de substitution. Pour autant, ce n’est pas la panacée.

La 4G risque de ne pas être assez "puissante", en termes de capacité de débit, pour faire passer la télévision en plus des connexions Internet ou lorsque plusieurs membres d’une même famille consomment une grande quantité de données simultanément. Les opérateurs craignent des problèmes de saturation de leurs réseaux. Enfin, on parle également d’un  "mix" entre la 4G, la fibre et le satellite dans certaines régions. Enfin, la 5G pourrait peut-être constituer aussi une solution de substitution.

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