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Nouveau monde. Intelligence artificielle et éthique : "Il faut des lois"

Nathalie Devillier, juriste spécialiste du numérique, réagit à l’annonce par l’Union européenne de principes éthiques pour l’intelligence artificielle.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Derrière ces portes, l'Union européenne a émis sept propositions pour obtenir une intelligence artificielle éthique. (MAXPPP)

Non-discrimination, respect de la diversité, protection de la vie privée, respect de l’environnement… La Commission Européenne a publié, lundi 8 avril, un ensemble de règles éthiques auxquelles devraient se conformer les programmes d’intelligence artificielle dans l’Union.

Nathalie Devillier, enseignant chercheur en droit du numérique à Grenoble École de management, et membre du groupe d'experts de la commission européenne sur la responsabilité et les nouvelles technologies, décrypte et commente ces annonces.

franceinfo : Qu’est-ce que l’éthique en intelligence artificielle ?

Nathalie Devillier : l’éthique en intelligence artificielle renvoie à la tansparence algorithmique. Par exemple, dans le cas d’une voiture autonome qui devrait "décider" entre écraser un piéton ou sacrifier son conducteur, il faut que les principes éthiques soient intégrés dans la programmation informatique de la voiture. 

Les propositions de la commission européenne peuvent-elles être vraiment respectées ?

Nathalie DevillierCes propositions émanent d’un groupe d’industriels et d'ONG. Cela n’aura pas beaucoup de valeur si ce n’est pas accompagné de lois contraignantes permettant éventuellement de sanctionner les programmes d’IA non conformes à ces principes éthiques. La problèmatique ne se situe en termes éthiques mais elle se situe sur le plan juridique. L'Union Européenne travaille déjà sur la conformité des lois des Etats membres avec l'éthique.  

Comment parler d’IA et imposer des règles contraignantes sans risquer d’étouffer le développement de l’IA en Europe ?

Nathalie Devillier : la création éventuelle d'un label "IA éthique" pourrait apparaître comme un frein. En réalité, ce serait un avantage concurrentiel permettant de se démarquer vis à vis de la Chine et des Etats-Unis.

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