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Nouveau monde. Assistants vocaux : comment en profiter sans sacrifier sa vie privée ?

Certains craignent d'être espionnés par les assistants vocaux. Des parades originales commencent à apparaître.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'accessoire Projet Alias permet de bloquer le micro d'un assistant vocal sans empêcher son utilisation. (Alias Project)

Les assistants vocaux, ces petites enceintes dites "intelligentes", sont en plein boom. Aujourd'hui, 1,7 millions de foyers français en seraient équipés. Mais comment en profiter au mieux sans risquer d'être "espionné"

Écoute permanente

Petit rappel concernant le fonctionnement des assistants vocaux. Amazon Alexa, Google Assistant ou Siri écoutent en permanence ce qui se dit, à l’aide d’un micro, afin de détecter si l’on prononce le "wake word", c'est-à-dire le mot-clé qui sert à réveiller l’assistant. En principe, tant que l’on n’a pas prononcé ce mot-clé, rien n’est enregistré ni envoyé sur internet. Ce n'est qu'ensuite que la requête est transmise dans le cloud pour être traitée par un système déporté de reconnaissance vocale. N’empêche, certains sont méfiants et ont des doutes. Ils craignent la présence de ce mouchard potentiel. Certes, il est possible de couper le micro mais dans ce cas on perd l’intérêt d’avoir un assistant toujours disponible. Alors, comment faire ? 

Système non connecté

L’une des solutions envisagées consiste à couper le lien avec internet pour l’analyse de la voix. C’est ce que propose, notamment, la startup française Snips qui a mis au point une technologie de reconnaissance vocale "hors ligne". Malheureusement, pour l’instant, aucune enceinte intégrant ce système n'est commercialisée. Une autre solution vient du Danemark : des ingénieurs projettent de mettre au point un système, baptisé Projet Alias, qui s’adapte sur tous les assistants vocaux Amazon ou Google, et qui, grâce à un "bruit blanc" inaudible par l’oreille humaine, neutralise le micro de l’assistant vocal. Pour autant, cela n’empêche pas d’utiliser l’assistant car Alias a son propre micro (qui vous écoute mais sans être relié à internet). Il suffit de prononcer un mot-clé (que l’on peut personnaliser) pour qu’Alias coupe le bruit blanc et réveille l’assistant puis transmette votre requête aux serveurs d’Amazon, de Google ou d’Apple. Voilà le principe.

Le défi de l’interface vocale

Un tel système paraît cependant un peu complexe et assez étrange (il faut un assistant vocal plus un système pour se protéger de cet assistant vocal…). En outre, ce Projet Alias n’existe pas encore. Ses concepteurs recherchent des financements. Ces initiatives illustrent toute la difficulté paradoxale du moment : la voix est une formidable interface pour s’adresser aux machines mais comment utiliser la voix sans se placer soi-même sur écoute et sacrifier sa vie privée ? C’est sans doute l’un des défis à relever pour les années à venir.

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