Les suites de l'affaire Megaupload
Sur le fil Twitter des Anonymous, les messages se succèdent.
Les "justiciers-hackers" claironnent en temps réel les noms des sites
Web qu'ils viennent de pirater en représailles à l'affaire Megaupload. Des
attaques par déni de service ayant pour effet de paralyser les pages d'accueil
et de rendre ces serveurs inaccessibles.
Défense des libertés contre piratage
Pour autant, sur le Net, trois jours après le coup d'éclat
du FBI, les avis sont partagés. Certains ne comprennent pas comment les
Anonymous peuvent soutenir l'activité apparemment illégale de Mégaupload. La
justice américaine va devoir prouver que Megaupload entretenait bien en toute
connaissance de cause une mécanique mafieuse visant, en quelque sorte, à
revendre aux internautes des contenus culturels qui ne lui appartenaient pas.
Mais, pour d'autres, l'affaire Megaupload illustre le fait
que la toute puissance américaine peut, d'un simple clic et sans jugement,
rendre inaccessible une vingtaine de sites fréquentés par des dizaines de
millions d'internautes du monde entier en "débranchant" simplement les
noms de domaines administrés, pour des raisons historiques, sur son territoire.
Ceux qui l'ont le plus en travers, soit dit en passant, ce
sont les abonnés qui avaient du contenu légal sur Megaupload.
Megaupload contre SOPA : 1 partout
On peut s'interroger sur le timing de l'opération
Megaupload. Pourquoi est-elle intervenu précisément au moment où se discutait
aux Etats-Unis le très controversé projet de loi SOPA/PIPA sur le piratage ? Des
textes qui viennent d'être finalement retirés face à la pression des Google et
autres Wikipedia.
Dans la délicate bataille "liberté contre piratage",
on en est aujourd'hui à 1 partout.
Bouc émissaire ?
Reste à savoir ce qui va se passer maintenant sur la Toile.
De nouveaux sites Web bourrés à craquer de fichiers piratés (VideoBB, RapidShare,
MediaFire…) ont déjà pris le relais. Les internautes vont s'y précipiter. La
justice américaine fera-t-elle subir à ces plateformes le même sort qu'à Megaupload
ou bien le fameux Kim Dotcom (fondateur de l'empire Mega) sera-t-il l'unique bouc
émissaire et toute cette affaire un simple coup d'épée dans l'eau ?
Hollywood contre Internet
Ce qui est drôle, c'est que tout se joue en réalité en
Californie entre deux industries de plus en plus antinomiques : d'un côté,
l'industrie du cinéma de Hollywood et, de l'autre, l'industrie d'Internet.
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