Les "géants du Net" à Matignon pour parler du terrorisme
Les représentants de Facebook, Twitter, Google, Apple et Microsoft se sont réunis ce jeudi matin dans le bureau de Manuel Valls. Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, et Christiane Taubira, ministre de la Justice et Axelle Lemaire, la secrétaire d'Etat en charge du numérique ont assisté à la rencontre.
Remercier les acteurs du Net
Il s'agissait d'abord de "remercier" les acteurs du Net, a expliqué à l'issue de la réunion Axelle Lemaire. En effet, dès le soir du 13 novembre, les réseaux sociaux ont tourné à plein régime. Il y a eu ce que l'on peut appeler des initiatives citoyennes comme les hashtags #porteouverte puis #rechercheparis sur Twitter.
Il y a eu aussi une intervention des responsables de ces plateformes communautaires. Par exemple, Twitter France a posté des messages pour inviter les internautes à suivre des sources fiables, comme le compte de la Police Nationale, afin de ne pas être victime des torrents de fausses nouvelles qui ont inondé le réseau social.
Facebook de son côté a activé son "Safety check", ce dispositif qui permet d'indiquer en un clic si l'on est en sécurité. Même si l'on peut s'interroger sur la fiabilité du système puisqu'apparemment n'importe qui peut "checker" à la place d'un ami, n'empêche, plus de 5 millions de franciliens y auraient eu recours. On peut citer également Google et Microsoft qui ont diffusé abondamment des numéros d'alertes et offert des communications audio et vidéo gratuites entre Paris et le reste du monde.
Faire mieux et aller plus loin
Commet transformer ces initiatives pour aller plus loin ? C'était le deuxième objet de la réunion de ce jeudi matin à Matignon. Pas de mesures concrètes annoncées pour l'instant mais le gouvernement a sûrement fait passer des messages auprès de ses interlocuteurs qui n'ont pas souhaité s'exprimer après leur entrevue. Un nouveau bilan est prévu dans 2 mois.
Plusieurs pistes sont à l'étude. Par exemple : pourquoi ne pas exploiter la logique du hashtag #rechercheparis – utilisé par ceux qui recherchaient leurs proches – pour aider à l'identification des victimes, si besoin à l'aide d'un algorithme de reconnaissance des visages ?
Des relations au beau fixe
Les relations entre pouvoirs publics et acteurs du Net sont plutôt bonnes en ce moment. Bien meilleures qu'en début d'année lorsque le Gouvernement reprochait aux géants du Net de ne pas suffisamment collaborer dans la lutte contre le terrorisme. Aujourd'hui, on explique que "les choses vont dans le bon sens " et que "ces acteurs sont des médias de masse qui représentent une partie de la solution ".
Cela dit, les relations sont bonnes mais jusqu'où ? On aimerait sans doute, du côté du Gouvernement, que ces nouveaux médias puissent relayer encore plus la parole institutionnelle. Pas sûr que ce soit vraiment compatible avec l'esprit d'indépendance de ces entreprises échaudées par les abus du Patriot Act aux Etats-unis.
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