Les conséquences de l'accord Google
Y-aura-t-il demain des sites français d'actualité estampillés
Google ? Des sites "sponsorisés " par le moteur de recherche ?
Certainement pas. Pas plus que les journaux papier n'affichent aujourd'hui leur
dépendance aux aides publiques qui date des années 1940 (plus d'un milliard
d'euros par an).
Alors que va-t-il se passer ? Google a cédé face à la
presse française mais en même temps cela ne va pas lui coûter bien cher.
Google ne va pas rémunérer directement les sites de presse
pour les contenus indexés ce qui aurait créé un précédent. En revanche, la
firme américaine va, d'abord, offrir aux médias qui le souhaitent une aide technique
ainsi que des tarifs attractifs, par exemple, pour passer des annonces payantes.
C'est toujours bon à prendre pour les sites médias qui veulent augmenter leur
audience et ce n'est pas une mauvaise affaire pour Google qui, du coup, pourra continuer
à étendre son influence. D'autre part, il y a donc ce fond de 60 millions
d'euros dédié à la "transition numérique ". Tous les sites d'information
générale pourront en bénéficier y compris ceux que l'on appelle les "pure
players ", les titres 100% numériques, qui pourtant n'étaient pas monté au
créneau contre Google. Là encore, 60 millions d'euros quand on fait 1,5 milliard de
recettes publicitaires par an dans l'hexagone, ce n'est pas forcément trop lourd
à supporter.
Reste à savoir ce que cet accord pourrait avoir comme effets
collatéraux. Les journaux belges qui ont déjà signé un accord avec Google pour
une aide technique mais sans fond de transition vont-ils remonter au créneau ?
Les Allemands et d'autres vont-ils essayer d'obtenir la même chose ?
N'oublions pas au passage – même si le problème est
différent – le bras de fer entre Youtube (Google) et les maisons de disques
depuis le début de l'année qui conduit aujourd'hui un Pascal Nègre, patron d'Universal,
à menacer de retirer tous ses clips musicaux de la plateforme vidéo.
Bref, Google, ce géant aux poches bien pleines, devient un
peu la vache à lait du Web ce qui parait normal vu l'ampleur de ses recettes
mais gare à ce que cela ne contribue pas à asseoir encore plus son hégémonie.
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