Les applications mobiles vont-elles tuer le Web traditionnel ?

Météo, jeux, bloc-notes, applis pour faire des photos, dialoguer sur Facebook ou suivre son régime... Avant, on allumait son ordinateur et l'on cherchait sur le Web. Aujourd'hui, on attrape son smartphone et on lance une application. Quoi que vous ayez à faire, comme dirait Apple, "il y a une application pour ça". Ce
mois-ci, Apple a franchi la barre des 25 milliards d'applications téléchargées sur iPhone et iPad. Android a dépassé les 10 milliards.

Compartiments et rupture d'universalité

Mais ces
applications sont à double tranchant. Elles
simplifient la vie mais elles créent des compartiments fermés. Lorsque l'on utilise l'appli d'un site d'information,
par exemple, on a moins de chance de tomber sur l'article d'un autre site. Fini
le "cyber-butinage".

Côté technique, les applications
ont tendance à rompre avec l'universalité du Web. Une page Web est, en principe, accessible avec
n'importe quel ordinateur, smartphone ou tablette sous n'importe quel système d'exploitation (Windows, Mac OSX, Linux…). Au contraire, les applications sont propres à chaque environnement. Une appli iPhone ne fonctionne pas
sur Android et vice-versa. Du coup, la domination des applications risque de
fragmenter technologiquement l'accès à Internet. En outre, tout cela a un coût pour les entreprises qui doivent développer non pas une mais plusieurs versions d'applis pour
iPhone, iPad, Android (différentes versions) Windows Phone
ou encore Blackberry.

Changement de pratiques

Certes,
les applis mobiles présentent l'énorme avantage d'être rémunératrices car elles sont le
plus souvent payantes (du moins sur iPhone, car sur Android elles sont plutôt gratuites financées par de la publicité). Alors que les internautes refusent de payer sur le Web,
les mobinautes ont admis le principe de débourser quelques Euros pour
une application mobile.

Enfin,
ces applis sont tellement simples à utiliser que l'on n'a même plus besoin de maîtriser réellement les outils technologiques au point d'en méconnaître totalement les risques.

Bon ou
mauvais ? Difficile à dire. En tout cas le boom des
applis mobiles n'est pas sans conséquence.