Les professionnelsdu cinéma et de la vidéo espèrent obtenir le blocage et l'effacement desmoteurs de recherche de quatre sites Internet qui référencent des vidéospiratées (sites de la galaxie Allostreaming). Mais l'affaire va au-delà et ellepose en réalité la question du filtrage automatique d'Internet.Filtrage automatiqueSur le blocage des sites en question, les ayant droitsobtiendront sans doute gain de cause. Toutefois, lorsqu'un site est interdit,on sait qu'il ressurgit rapidement sous une autre forme. Aussi, pour lapremière fois, les ayant droits vont plus loin en demandant au juge lapossibilité de bloquer par leurs propres moyens, sans faire appel à un tribunal,les sites miroirs qui ne manqueront pas de voir le jour une fois que lapremière interdiction aura été prononcée.Blanc seingCette mesure, si elle était accordée, serait une première.Elle correspondrait à une sorte de blanc seing donné aux ayant droits pourfaire leur propre police sur Internet. C'esten tout cas ce que dénoncent certains spécialistes de la question commeJean-Michel Planche, pourtant expert auprès de la Hadopi, qui considère, ensubstance, que cette fois les ayants droits vont trop loin et court-circuitetous les efforts menés actuellement pour arriver à des solutions concertées (L'ALPA-taugas, pleins pieds dans le plat).Idem du côté de la député UMP en charge du numérique, Laure de la Raudière, quia également fustigé, dans un billet sur Rue89, la plainte des syndicats ducinéma (Non à une surveillance généralisée d'Internet par une police privée). En France, une seule loi a été votée pour organiser le blocage de sitesans jugement : la loi sur la sécurité LOPPSI 2 pour les sitespédopornographiques. Réponse donc jeudi 15 décembre.Mégaupload entre en scène Pendant ce temps, sur le Web, on assiste à un drôle de brasde fer : le plus grand site de streaming et de "direct download", Megaupload/Megavidéobasé à Hong Kong, vient de s'offrir une vidéo de publicité dans laquelle apparaissentdes artistes comme P. Diddy, Will.i.am ou Alicia Keys. Megavideo se défendd'être un site pirate. Cependant, cette vidéo a été retirée du Web à la demandede la major Universal. Allez donc y comprendre quelque chose…