L'Odyssée sonore : un voyage immersif unique au monde

Imaginez la nuit étoilée tomber sur le Théâtre antique d’Orange dans le Vaucluse, ce joyau en demi-cercle à ciel ouvert, construit par les Romains, il y a plus de 2.000 ans, temple de l'acoustique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depusi 1981.

Le site peut accueillir jusqu’à 10.000 spectateurs mais la jauge, pour “L’Odyssée sonore“, c’est 300 personnes. Chaque spectateur est équipé d’un casque audio haute résolution (à 800 euros pièce) branché sur un smartphone qui sait, à tout moment, où on se trouve dans le Théâtre antique à 50 cm près, et dans quelle direction on regarde.

Brel ou Hendrix : à chacun son son !

“L’Odyssée sonore“ commence et pourtant, dans le Théâtre antique, pas un son. Quand on décale son casque, on entend seulement les bruits des pas sur le gravier dans la fosse. L’idée, en effet, c’est de marcher, de se déplacer et d’aller un peu partout : dans les gradins, dans la fosse et même sur la scène, pour entrer dans des bulles sonores qu’il faut trouver, comme dans une chasse au trésor. 

Ainsi, au même instant, un spectateur, dans son casque, entend Brel chanter “Une île“… et à quelques mètres de lui, un autre spectateur entré dans une autre bulle sonore, découvre “Voodoo Child“ de Jimi Hendrix. Du classique au métal en passant par l’électro, plusieurs siècles d’histoire de la musique sont évoqués en une quarantaine de minutes. Et chaque spectateur vit donc une expérience sonore différente. En fait, il faudrait revenir plusieurs fois, et suivre des cheminements différents pour se dire qu’on n’a rien raté.

Des centaines d'images générées par une IA

Immersion sonore donc, et immersion visuelle aussi, grâce à des projections d’images, impressionnantes à tous point de vue. La prouesse ne tient pas seulement au caractère monumental de ces projections qui se servent du Théâtre antique comme d'un écran, sur 5.000 m2, 35 mètres de haut, assurées par 25 vidéoprojecteurs. La première mondiale repose aussi sur le recours à une intelligence artificielle générative. Autrement dit à l’équivalent, pour la création d’images, de chatGPT.

À Orange, les divinités projetées, les muses, les décors, les forêts : rien n’existe dans la réalité. Quelques secondes, c’est le temps qu’a pris la création de chaque image – et il y en a plusieurs centaines – sous la direction artistique d'Etienne Mineur.

Résultat : un gain de temps énorme, des coûts de production divisés par quatre pour Edeis et sa filiale, spécialisée dans l'IA, IMKI, start-up strasbourgeoise, et un ticket d’entrée très abordable – entre 18 et 22 euros – pour cette première mondiale innovante et transgénérationnelle. 73 dates sont prévues, à partir du 1er mai 2023, jusqu’à l’hiver prochain.