Internet sous pression à cause du coronavirus
Avec le télétravail et le confinement à domicile, l’utilisation d’Internet explose. Les réseaux télécoms sont-ils prêts à faire face à ces pics de connexion ?
La fameuse "bande passante", c'est-à-dire la taille des tuyaux d’Internet et des réseaux de communication, sera-t-elle suffisante pour encaisser les pics de trafic constatés depuis ce lundi 16 mars ? Oui, selon les opérateurs télécoms. Si le trafic internet global explose en Europe, il n’y a pas pour autant de risque de blackout, affirme la Fédération française des télécommunications. Des milliers de techniciens et ingénieurs sont d’ailleurs à pied d’œuvre depuis ce week-end pour adapter les ressources, aussi bien fixes que mobiles, à la surutilisation.
Ralentir Netflix au profit du télétravail ?
Les outils de télétravail tels que les messageries ou les plateformes de travail collaboratif ne sont pas grandes consommatrices de ressources. La visioconférence, en revanche, l’est beaucoup plus. A cela risque de s’ajouter l’usage intensif des services de divertissement, come Netflix, YouTube ou les jeux vidéo en ligne. Dans ces conditions, les opérateurs pourraient-ils limiter l’utilisation des services "moins prioritaires" afin de garantir le télétravail ? Cela est techniquement possible mais pas à l’ordre du jour, toujours selon la Fédération française des télécoms. Au passage, cela entrerait en contradiction avec le sacro-saint principe de neutralité du Net, qui veut que l’on ne fasse pas de distinguo parmi les contenus qui circulent sur les réseaux.
Des goulets d’étranglement
Cependant, si le réseau, au niveau global, devrait bien fonctionner, cela ne veut pas dire que les usagers ne risquent pas de rencontrer quelques difficultés. Premier goulet d’étranglement possible : la connexion internet à la maison. Celle-ci est partagée. Si tous les membres d’une même famille se mettent, par exemple, à regarder des vidéos en même temps, cela peut donc coincer. Seuls 36% des foyers sont abonnés à des offres très haut débit (> 30 Mbps), selon l’ARCEP. Pour les autres, une utilisation intensive pourrait être douloureuse.
Certains seront peut-être alors tentés de se rabattre sur les réseaux cellulaires 3G/4G (s’ils se révèlent meilleurs localement). C’est un phénomène qui pourrait poser problème car il s’agit d’une ressource plus rare. En outre, les antennes relais (points d’entrée sur le réseau) ont des capacités limitées. Les opérateurs en appellent donc au "civisme numérique". Ils conseillent d’utiliser plutôt la connexion Wi-Fi à la maison.
Le télé-enseignement à la peine
Des ralentissements se sont fait sentir dès lundi matin pour certains collégiens et lycéens qui essayaient d’utiliser les outils de vie scolaire, Pro Note ou Ecole Directe, ainsi que des ENT (Environnements Numériques de Travail). Ces plateformes ont été confrontées à des phénomènes de saturation dus aux pics de connexion engendrés par la mise en place du télé-enseignement. Cela devrait s’arranger, si les responsables de ces plateformes parviennent à augmenter le dimensionnement. En attendant, certains établissements n’hésitent pas à se tourner vers des outils privés professionnels, de type Microsoft Office 365, ou même à recourir aux classiques Facebook ou WhatsApp pour communiquer avec les élèves.
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