Hoax et rumeurs : quand le Net s'emballe autour des attentats
"Je suis Paris"
L'affaire la plus remarquée est sans doute celle du soi-disant virus "Je suis Paris ". Vous avez peut-être vu passer cette copie de SMS mettant en garde contre une photo de bébé avec un bracelet de maternité portant l'inscription "Je suis Paris" qui contiendrait un virus. Tous les ingrédients de la rumeur sont réunis : affaire plausible, sources mises en avant (un soi-disant "service de cyber criminalité du ministère de la défense "). Pourtant, il s'agit bien d'un hoax (canular, fausse nouvelle, sur Internet). Pas de virus, pas d'email piégé… Le plus étonnant : cette photo est apparue pour la première fois en janvier après les attentats de Charlie sauf que le bébé portait alors l'inscription "Je suis Charlie".
Jacky Boy
Autre histoire incroyable, celle de Jacky Boy . C'est une photo qui a circulé dès vendredi soir montrant un jeune homme barbu avec lunettes et bonnet avec ce message : "lorsque vous verrez cette photo il sera trop tard ". Immédiatement, on a pensé que l'on tenait l'un des auteurs des fusillades. L'affaire s'est embalé à coups de likes et de retweets . En réalité, il s'agit d'un jeune grenoblois dont un ami a récupéré la photo et qui a lancé la rumeur pour lui faire une blague. L'affaire a pris des proportions incroyables. Le jeune homme a pris peur. Il a fermé ses comptes de réseaux sociaux et s'est présenté lui-même au Commissariat pour s'expliquer.
Rumeurs à la pelle
Les rumeurs sur Internet n'ont pas cessé sur Internet depuis vendredi soir : hypothétiques coups de feu place de la république, soi-disant feu de joie dans la jungle de Calais, supposées scènes de liesse à Gaza, fausse manif à Berlin, fausse victimes à Paris, etc. A chaque fois, il s'agissait de fausses informations illustrées par des photomontages ou par des photos anciennes sans aucun rapport. Tout va très vite et s'emballe en quelques minutes sur les réseaux sociaux.
Qui et pourquoi ?
Pourquoi ces hoaxs ? Les explications sont sans doute multiples et relèvent de la psychologie, voire de la psychiatrie dans certains cas. Cela peut être pour se faire remarquer, pour jouer au petit journaliste, pour prendre part à la grande cacophonie qui accompagne ce genre de situation dramatique ou simplement par mauvais goût et par manque de scrupules… Quelquefois, c'est effectivement pour diffuser de vrai codes malveillants (malwares) comme cela s'était beaucoup fait après le 11 septembre. Parfois, aussi, de fausses nouvelles provenant en réalité de sites humoristiques sont prises au premier degré et remontent à la surface (ex : Christine Boutin et Le Gorafi).
Prudence des médias
Heureusement, les médias professionnels sont beaucoup plus méfiants qu'il y a quelques années et, après avoir vérifié les informations, s'efforcent de démonter ces rumeurs.
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