Faire payer Google pour sauver la presse est-ce une bonne idée ?
Faire payer Google pour financer la presse française. C'est l'idée
qui agite depuis quelques jours le petit monde de l'information en ligne
jusqu'au ministère de la Culture.
L'idée est la suivante : les grands moteurs de recherche gagnent
de l'argent via la publicité grâce aux articles de presse qu'ils référencent et
donc il serait logique qu'ils mettent la main au porte-monnaie pour soutenir les
médias.
Un projet de loi en ce sens est à l'étude en Allemagne.
En France, plusieurs grands journaux dont Le Figaro, les
Echos et le Nouvel Obs sont favorable à ce qu'une loi du même genre voit le
genre.
Feu vert du ministère
Une proposition qui a même rencontrée l'approbation de la
ministre de la Culture. Aurélie Filipetti estime que "les gros acteurs de
l'internet (...) qui utilisent la matière première des sites de la presse
devaient participer " au financement de l'information. La ministre rappelle
au passage que ces grands sites échappent en partie à la fiscalité en France. Allusion
directe à Google qui déclare en Irlande une bonne partie de ses revenus réalisés
dans l'hexagone.
Au passage, les pouvoirs publics voient l'opportunité
de nouvelles ressources qui pourraient se substituer aux actuelles subventions données à la presse dans le cadre des restrictions budgétaires.
Le beurre et l'argent du beurre ?
Cela étant, ce qui semble logique à certains ne l'est pas du
tout pour d'autres et ce nouveau projet de "taxe Google" qui ne dit
pas son nom ne fait pas l'unanimité.
Comment les journaux pourraient-ils réclamer de l'argent à
Google ou à Bing alors même que ces moteurs de recherche leur apportent
beaucoup de visiteurs et qu'ils dépensent énormément d'argent précisément pour améliorer
leur visibilité ? Une situation quasi schizophrénique qui fait dire à certains
que les journaux ne peuvent pas demander le beurre et l'argent du beurre.
Numerama.fr estime que ce serait comme taxer la RATP pour
financer les lieux touristiques qu'elle dessert.
Il faut préciser que seuls les médias ayant un véritable statut
d'entreprise de presse pourraient bénéficier de ces aides ce qui exclurait de
nombreux sites "pure player" ayant pourtant aujourd'hui pignon sur
rue.
Un tel projet obligerait à se poser d'épineuses questions
comme de savoir combien vaut un clic sur un moteur de recherche ? Sans compter
le risque de voir la presse se retrouver encore plus dépendante du "grand
méchant loup" Google.
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