Bruxelles s’attaque à Android : quelles conséquences à long terme ?
Quels sont les griefs contre Google ?
Lorsque l’on achète un smartphone Android, on y trouve d’office de nombreuses applications de la galaxie Google comme Chrome, Google Maps ou Gmail. Google Search est également le moteur de recherche par défaut sur Android. Voilà ce que la Commission Européenne reproche à Google, ou plutôt Alphabet sa maison-mère. Celle-ci estime que la firme américaine enfreint les règles européennes de la concurrence en obligeant les fabriquants de mobiles à installer ses propres applications, au détriment des consommateurs et de l’innovation en général.
Que répond Google ?
La firme californienne a immédiatement fait valoir ses arguments. Google rétorque que les constructeurs ont le choix et peuvent, s’ils le souhaitent, se passer des services Google dans Android. C’est d’ailleurs ce qui se fait en Chine ou en Corée. Google rappelle aussi que l’utilisateur lui-même peut télécharger des applications de remplacement s’il le souhaite. L’entreprise avoue, cependant, qu’elle a besoin des bénéfices générés par les applis préinstallées pour financer le développement du système. C’est son modèle économique puisqu’Android est fourni gratuitement aux constructeurs.
En 2009, l’affaire Microsoft
Ce n’est pas la première fois que la Commission Européenne s’attaque à un géant de la hightech. Cette affaire en rappelle d’autres et notamment l’affaire Microsoft. En 2009, Bruxelles avait interdit à la firme dirigée alors par Steve Ballmer d’imposer par défaut son navigateur Internet Explorer dans les ordinateurs sous Windows. Pendant 5 ans, la firme américaine a du mettre en place un « écran de sélection » (ballot screen ) pour que l’utilisateur puisse choisir son navigateur parmi plusieurs produits concurrents. Au passage, cette affaire lui a aussi coûté près de 2 milliards d'euros d’amende.
Effets incertains
Quelques années plus tard, comme dirait Voltaire, que croyez-vous qu’il arriva ? Internet Explorer, de Microsoft, qui dominait le marché en 2010, s’est écroulé à la 3ème place en Europe... mais aussi au niveau mondial, ce qui laisse penser qu’il y a de nombreuses explications à ce phénomène. Le navigateur Opéra, qui était à l’origine de la plainte contre Microsoft, est toujours le petit poucet du secteur avec seulement 3% de parts de marché. Enfin, devinez qui est numéro un, mondial et européen ? Réponse : un certain Chrome appartenant à… Google. Comme quoi, les interventions de l’Union Européenne, au nom des consommateurs, ont des conséquences, au mieux, difficiles à évaluer, au pire, parfois inattendues.
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