Bloquer les sites pirates qui "se font un fric monstrueux"
Interview de Jean-Yves Mirski, délégué du Syndicat de l'Edition Vidéo Numérique (SEVN)
Ils ont pour noms Allostreaming, Alloshowtv, Alloshare et
Allomovies. Ces sites Web n’hébergent pas directement des films piratés mais
ils référencent les liens permettant aux internautes d’aller les télécharger.
Une action en justice miniutieusement préparée
Ce sont ces sites Web que les professionnels du cinéma (APC,
FNDF et SVEN) ont décidé d’attaquer. Pour cela, ils ont choisi de s’en prendre,
non pas aux sites eux-mêmes, qui sont hébergés à l’étranger et difficilement accessibles,
mais aux intermédiaires. En l’occurrence : les fournisseurs d’accès Orange,
Free, Numéricable, SFR, Bouygues, Darty et les moteurs Google, Bing et Yahoo. Rendez-vous
est pris pour le 15 décembre prochain devant le tribunal de Paris.
La guerre contre le streaming pirate est déclarée
Hier sur France Info, le délégué général du syndicat de
l'édition vidéo numérique, Jean-Yves MIRSKI, expliquait qu’il voulait bloquer ces
sites « qui se font un fric monstrueux » grâce à la publicité (écoutez ci-dessus).
L’action des pros du cinéma a-t-elle des chances d’aboutir ? Oui. La justice leur donnera probablement raison et
ordonnera le blocage des sites comme elle l’a déjà fait pour Copwatch.
Mais cette procédure règlera-t-elle pour autant le problème
du piratage ? Certainement pas car il existe des centaines de sites du même
genre et il s’en crée tous les jours ou presque des nouveaux.
D'autres modes de piratage déjà prêts
En outre, même si le streaming finit par être éradiqué, il y
aura d’autres manières de pirater les films comme les VPN, des sortes de tuyaux
branchés directement sur des serveurs et complètement invisibles.
Bref, les éditeurs, producteurs, auteurs ne sont pas au bout
de leurs peines.
Une offre légale pas près de s'améliorer
A côté de cela se pose toujours la question de l’offre
légale. Aujourd’hui, même si l’on est prêt à payer, on ne trouve pas les séries
et les films récents sur les plateformes de vidéo à la demande.
Des enseignants de l'université Carnegie Mellon (US) ont
montré que les films étaient surtout piratés durant la période entre leur sortie
en salle et leur sortie en VOD.
Malheureusement, comme toute l’économie de la filière est
basée sur la chronologie des médias et la répartition géographique des contenus,
il y a peu de chance pour que l’offre légale s’améliore à court terme.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.