Quand on les écoute on se dit que tout a changé.Aujourd'hui chez les professionnels, le tourisme a toujours un qualificatif, ondit qu'il est durable, responsable, écologique, quelques fois mêmeéquitable ou solidaire. La SNCF organise par exemple les trophées du tourismeresponsable, le syndicat des agents de voyage a publié son livre vert sur lesujet, le Guide du Routard sort son guide annuel du tourisme responsable, bref,à peu près tout le monde s'y est mis.Ca veut dire quoi exactement, tourisme responsable, ou durable puisque le mot existe aussi ?Responsable ou durable, c'est la même chose, et quandles professionnels en donnent la définition, c'est clair et précis. C'est untourisme qui préserve les ressources naturelles, qui répartit les recettes defaçon équitable entre les voyagistes et les destinations, et enfin, qui respecteles valeurs et la culture des communautés d'accueil.Ca paraît quand même très éloigné de ce qui se pratique dans la réalité, des achats que nous faisons sur Internet ou dans uneagence de voyages pour des vacances en forfait tout compris, souvent en villagede vacances ou en hôtel club ? Au-delà des mots, les pratiquesrestent celles du tourisme de masse. Quand on achète un forfait à un touropérateur ou un grand voyagiste, quand les avions se suivent pour emmener lestouristes vers un même hôtel club entouré de palissades, on est très loin dutourisme durable. Il y a très peu de profit pour la destination d'accueil, lepartage des recettes n'existe pas. Des calculs ont été faits, en moyenne quandvous achetez un forfait standard pour un séjour dans les Caraïbes, par exemple,80 % du prix du voyage revient en Occident , si c'est en Thaïlande, c'est aumoins 70 %. Les seuls rentrées d'argent pour le pays d'accueil, ce sont lessalaires des employés locaux mais ils occupent en général des emplois peuqualifiés mal rémunérés. Si vous achetez un voyage à prix cassé c'est encorepire, parce que le voyagiste a des coûts incompressibles de transport aérien,les efforts, il les demande à la destination d'accueil.Pour voyager responsable, il faut séparer l'achat du billetd'avion et le choix de l'hébergementQuepeut-on faire individuellement pour voyager responsable ou durable ?Ce n'est pas très compliqué contrairement à ce qu'onpourrait penser, et en plus ce n'est pas forcément plus coûteux qu'un voyageacheté en forfait tout ficelé. La base, c'est de séparer l'achat du billetd'avion et le choix de l'hébergement. Il y a quelques règles simples à suivre :il faut préférer les hôtels locaux aux grandes chaînes hôtelièresil vaut mieuxmanger local pour soutenir l'agriculture et l'économie plutôt que s'en tenir auxbuffets de cuisine internationaleil vaut mieux faire ses achats sur lesmarchés et dans les échoppes plutôt que dans les halls d'hôtel ou à l'aéroport.Ce sont des comportements que tout le monde peut adopter. Et puis il y a aussi le bon sens. Aller jouer au golf dans une région aride qui manque d'eau, c'est priver la population locale d'une ressource essentielle et tuer son agriculture, c'est mieux d'y réfléchir avant de partir.Quand on cherche sa destination de vacances, on voit qu'il ya de plus en plus de labels qui se réclament du tourisme durable et souventécologique. Vous les avez analysés, est ce que c'est un réel progrès, est-cequ'on peut s'y fier ?Difficile de donner une réponse claire parceque le problème de ces labels, c'est leur nombre. Pour certains spécialistes ily en a 12, pour d'autres jusqu'à 30. Autant vous dire que c'est un grand bazar.Certains sont officiels, beaucoup sont de l'"auto-labellisation". Mais en fait,tous les labels concernent l'hébergement, que ce soit un hôtel, un terrain decamping, une chambre d'hôtes, un gîte ou un village de vacances. Tout ce que lesprofessionnels ont retenu dans la notion de tourisme durable, c'est qu'ilspouvaient verdir l'hébergement touristique. Du coup, tous les labels concernentla consommation d'eau, d'énergie, le traitement des déchets, parfois l'achat deproduits bio ou locaux.Le problème des labels, c'est qu'ils ne concernent que l'hébergementSi ça se développe autant, c'est que les professionnelsen tirent un double avantage. Ils réduisent leurs coûts en faisant des économiessur les consommations d'eau, d'énergie, et en plus c'est bon pour leur image demarque ! Mais même si ce n'est qu'un petit volet du tourisme durable, c'est unprogrès réel par rapport à l'hébergement standard.Dans ce nombreinvraisemblable de labels quel est le bon, y en a-t-il un que vous pouvezrecommander ? Pour être sûr que l'hébergement a de bonnes pratiquesenvironnementales, il faut se fier à l'écolabel européen, lapetite fleur qu'on voit parfois sur des produits de grande consommation. Aveccet écolabel, on est sûr que le professionnel a pris des engagements pourréduire son impact sur l'environnement et qu'il les respecte car il y a descontrôles.