Téléassistance : attention aux arnaques
Il s'agit d'un
dispositif composé d'un médaillon/une montre que porte la personne ; ainsi
que d'un matériel placé à la maison qui lui permet d'être reliée à une centrale
d'écoute en cas de souci. La personne appuie sur le bouton placé sur son médaillon/sa
montre et est automatiquement mise en relation avec la centrale. Celle-ci
fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
A l'autre bout du fil la personne sait de suite qui a
déclenché l'alerte, où elle habite, quels sont ses antécédents médicaux et qui
il faut contacter. Car le système fonctionne avec ce qu'on appelle un réseau de
solidarité : de la famille, des voisins, des amis qui ont les clefs et qui
peuvent intervenir.
Les types d'intervention ?
On considère que seuls 10% des appels répondent à une réelle
urgence médicale, on fera intervenir selon les cas, le généraliste de la
personne, le samu, les pompiers... Le réseau de solidarité n'est là que pour
faciliter l'accès au logement et éviter ainsi aux services de secours de briser
une fenêtre ou une serrure pour pénétrer dans le logement.
Tout le reste relève plutôt de petits soucis quotidiens et
le voisinage peut alors intervenir. Pour changer une ampoule, parce que la
canne a glissé sous le lit et qu'on ne parvient pas à la récupérer, etc... Il y a
aussi des appels dits de convivialité. Les personnes parfois isolées, en zone
rurale comme dans les grandes villes, éprouvent le besoin de parler, de faire
part d'une angoisse etc... Les gens sur le plateau sont en principe formés à cela
aussi.
Le coût de ce service
C'est très variable. Les montants facturés varient de 0 à
90€ pour l'installation du matériel et de 6 à 59€ pour l'abonnement mensuel. Il
faut savoir qu'il existe des aides pour diminuer ce coût, de la part des
mairies, des caisses de retraite ou du conseil général (pour les personnes plus
dépendantes).
Depuis 2007 la téléassistance, qui existe depuis une bonne
trentaine d'année, fait partie des services à la personne (SAP) et à ce titre
elle donne droit à des réductions d'impôts. Pour les retraités
il existe seulement des réductions d'impôt mais pas de Crédit d'impôt, à la
différence du reste de la population.
Attention aux pratiques commerciales douteuses
Depuis quelques années on voit des gens sans scrupules
démarcher les aînés à domicile, parfois même en se présentant comme faisant
partie de la mairie et voulant leur présenter le nouveau matériel plus
performant.
Ils informent mal les seniors sur les coûts, ou leur font
miroiter des aides qui n'existent pas, le matériel n'est pas toujours fiable et
la centrale d'appels parfois aux abonnés absent. Cerise sur le gâteau, ils font
signer des contrats longue durée (en général 4 ans) avec de fortes pénalités en
cas de résiliation anticipée. Nous avons beaucoup de litiges sur le sujet dans
nos associations locales et les demandes pouvaient s'élever à des sommes de
1.200 à 1800€ pour résilier ! Un contrat doit pouvoir être résilié à tout moment,
moyennant un préavis de un à trois mois par exemple.
Les précautions à prendre
Se renseigner auprès de la mairie, de sa caisse de retraite
ou de sa mutuelle. Ils proposent parfois ce type de prestation ou interviennent
financièrement pour payer une partie des frais.
Savoir que même si on a signé un contrat, on dispose d'un
délai de 7 jours de réflexion et que pendant ce temps aucune somme d'argent (ni
chèque, ni RIB) ne peut vous être demandé. Mieux vaut toujours en parler avec
de la famille, demander conseils.
Vérifier le coût total avant de s'engager (installation +
abonnement mensuel), la durée du contrat et le délai de résiliation.
Demander si l'installation est faite par un technicien qui
se déplace à domicile et peut donc faire les tests de fonctionnement et
expliquer comment ça marche, répondre aux questions...
Demander aussi ce que prévoit le SAV (changement de la pile,
du cordon....) et si c'est inclus ou pas dans la prestation.
En cas de problème, ne pas rester seul. Se faire aider par une association de
défense des consommateurs et signaler ces dérapages aux pouvoirs publics
(DGCCRF).
Que choisir va plus loin
Que Choisir a saisi les pouvoirs publics et sera
prochainement reçue par le Cabinet de la secrétaire d'état aux personnes âgées
et la présidente de la commission des clauses abusives a répondu positivement à
leur demande. Ils vont se pencher sur ces contrats qui en contiennent trop.
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