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Le projet de Dan Roosegarde pour dépolluer la Chine

François Siegel, éditeur de la revue Wedemain, s'intéresse à Dan Roosegarde, un architecte-designer néerlandais, dont le projet est de dépolluer la Chine. A Pékin, on dit que l’air est bon, que l’on peut sortir, faire du sport, quand on est à 150 milligrammes de polluant /m3. En France, le niveau maximal est de 125 milligrammes. A Pékin, il est fréquent à Pékin d’atteindre des pics record de 300.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (The Smog Project © Dan Roosegarde)

L’OMS estime dans une étude récente que chaque année plus d’un million de personnes décèdent de cet air vicié dans le monde. Les chinois sont de plus en plus nombreux à s’équiper de purificateurs d’air, de masques respiratoires, d’appartements dépollués et d'instruments de mesure pour tenter de vivre au milieu de ce poison ambiant. De plus en plus d’expats refusent de venir se faire contaminer dans cet enfer.

Qui est ce designer Hollandais ?

Dan Roosegarde dirige le Studio Roosegaarde installé dans son pays natal et a ouvert une antenne à Pékin. Il emploie une quinzaine de personnes et s’est déjà fait remarquer sur un projet d’autoroute intelligente dont la peinture phosphorescente s’active en cas de danger, une autoroute capable de recharger les voitures électriques par induction, pendant qu’elles roulent. Il a également équipé une boite de nuit de Rotterdam d’un dancefloor qui récupère l’énergie des pas pour alimenter le club en électricité. La technologie et le design au service d’un monde plus durable.

Dépolluer la Chine

Les Pékinois ont déjà expérimenté plusieurs solutions plus ou moins sérieuses pour combattre  le Smog. Pour la provoc, un milliardaire avait  procédé à des distributions de canettes d’air pur à Pékin. On a vu aussi un drone, accroché à un parapente, chargé de larguer une solution chimique anti-pollution dans le ciel des grandes villes.

Avec The Smog Projet, Dan Roosegarde veut épurer l’air pollué grâce à des mini aspirateurs à particule. L’idée est de récréer, au cœur des mégalopoles souillées, des espaces d’air purs, circulaires, d’un diamètre d’environ  50 m. Ces bulles d’air sain seraient installées dans les espaces verts pour faire se côtoyer le monde vierge avec le monde pollué.

The Smog Project est constitué d’une tour à vide de quatre mètres de haut, en fait un cylindre à faire le vide, équipé sur son sommet  de filtres ioniques qui capturent les particules de pollution. Ainsi se crée une bulle d’air purifiée à 75% au moins. Pour résumer, la tour aspire la pollution et rejette de l’air pur pour créer des "trous" dans le smog, des zones dans lesquelles les Chinois peuvent expérimenter un air normal.

Que faire de la pollution récoltée ?

Des bijoux ! Dan a mis au point une bague composée de suie, de particules fines, et de dioxyde de carbone, tous ces polluants émis par nos grandes villes. Compressée à l’extrême, et sertie d’un anneau d’or la poussière sale se transforme en un diamant noir ébène. La revente de cette bague pourrait permettre à son tour de financer la dépollution de mètres cubes d’air pollué.

Utopie ou réel projet ?

Une maquette grandeur nature est déjà à l’essai dans le studio Roosegaarde, près de Rotterdam. Le 24 mars 2014, lors de sa visite en Europe, le président chinois Xi Jinping a signé avec le ministre hollandais de l’Education de la Culture et des Sciences un accord de soutien aux industries créatives, et notamment à The Smog Project. Dan est également en discussion avec les maires de Pékin et Shanghai pour y implémenter son projet. Dan espère ouvrir un premier parc d’air pur d’ici à la fin de l’année.

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