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Le marché des cafetières expresso

Près de 16 millions de foyers possèdent une cafetière expresso. Un marché qui permet aux industriels du café, au premier rang desquels Nestlé avec Nespresso, de réaliser de belles marges. Un domaine qui aiguise les appétits des concurrents explique Arnaud de Blauwe de Que Choisir.
Article rédigé par franceinfo
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S'y retrouver parmi les différentes offres : capsules, dosettes, café moulu

Pour compliquer la tâche, à
l'intérieur de ces catégories, vous avez encore des sous catégories. Par
exemple, les cafetières qui adoptent le système Nespresso ne prennent que des
capsules ou quelques génériques fabriqués par d'autres depuis peu.

Pour les
dosettes, il en existe plusieurs types, de tailles différentes et forcément,
elles ne fonctionnent qu'avec un type de machines.

Question prix, c'est aussi
le grand écart. Dans le test sur 22 cafetières expresso, publié dans
Que Choisir , ils vont de 75 à 1.000 € sans qu'il y ait forcément de
grosses différences du point de vue des performances.

Capsules ou dosettes, le café au prix fort ?

Pour les spécialistes du café comme Nespresso, Lavazza, L'Or
ou encore Malongo, il est clair que la machine n'est qu'un point de départ. Dans
le secteur de la cafetière expresso, les marges se font surtout sur les
capsules et les dosettes.

Avec du café moulu vendu en vrac, par paquet,
la tasse revient à moins de 10 centimes. Mais dès que l'on utilise une dosette
ou une capsule, le prix à la tasse oscille entre 13 et 42 centimes.

Nespresso, le
leader de la capsule, se situant parmi les plus chères avec une tasse à 37
centimes d'euros. Quand on sait qu'il y a environ 5 g de café par capsule, cela fait le kg
de café à 70 kg.

Comment Nespresso se défend face à la concurrence ?

Pour justifier le prix élevé de ses capsules, Nespresso a
mis au point toute une stratégie qui repose essentiellement sur un système de
distribution exclusive. Les fameuses capsules ne peuvent être achetées que dans
de belles boutiques, sur Internet ou par téléphone.

L'objectif : intégrer
dans l'esprit du consommateur que le café est un produit noble, un "art de
vivre", un produit certes de luxe, mais accessible à tous. Pour protéger
son filon, Nestlé a déposé des milliers de brevets.

Mais il y a deux ans, des
groupes concurrents sont venus perturber ce bel ordonnancement en mettant en
vente dans des grandes surfaces de capsules compatibles avec les machines
Nespresso. Moins chères, et donc plus facilement disponibles, ces capsules
génériques sont fabriquées par Master-Blenders, un groupe néerlandais
propriétaire de la marque L'Or, ou par un petit groupe suisse, Ethical coffee
company, qui vend des capsules sous sa propre marque sous marque de
distributeurs (Franprix, Casino, Monoprix...).

Que

deviennent donc les capsules ou dosettes consommées ?

Les industriels l'ont vite compris : le devenir des
millions de dosettes ou capsules une fois consommées pouvaient devenir leur
talon d'Achille ! Ils se sont donc mobilisés sur le terrain de l'environnement.

Nespresso, dont les
capsules sont en aluminium, assure avoir mis en place un système efficace de
collecte des capsules usagées qui sont ensuite recyclées dans des centres spécialement
équipés.

Ethical coffee company affirme avoir créé des capsules biodégradables, en fibres végétales et amidon,
qui peuvent ensuite être utilisés dans le compost.

Les dosettes souples Malongo
ou d'Illy paraissent biodégradables mais les fabricants communiquent peu sur ce
sujet.

Aujourd'hui, il est difficile
d'évaluer avec précision les résultats en termes de récupération et de
recyclage ou de traitement de ces millions de dosettes ou capsules que l'on consomme
chaque année.

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