Tout d’abord notre indépendance alimentaire serait mise àmal et l’arrivée dans nos assiettes de viandes venues d’ailleurs seraitinéluctable. Elles proviendraient sans doute de pays où la réglementation sanitaire est moins stricte, les activateursde croissance autorisés, et l’élevage intensif d’animaux parqués dans desespaces restreints et nourris exclusivement de granulés ("feedlots"), explique Florence Humbert du magine Que Choisir.L’autre point noir serait d’ordre environnemental. Avec 11millions d’hectares enherbés (20 % de la surface totale du territoire),l’élevage est implanté dans des zones fragiles (Massif central, Limousin, Paysde Loire, Bourgogne…). Dans ces régions, il contribue largement à l’entretien de l’espace rural et à l’aménagementdu territoire. En son absence, la friche prendrait le dessus. Et c’est touteune partie de notre territoire qui deviendrait un désert.Le Logo VBF (Viande Bovine Française) certifie que le viandeest issue d’un bovin, né, élevé et abattu dans l’hexagone. Mais cela ne veut pas dire que la qualité de la viande est forcément au rendez-vous.Derrière ce logo, on peut trouveraussi bien de la vache laitière de réforme, que des vaches de races à viandetelle que la charolaise , blonde d’aquitaine et autres limousines .Il existe tout de même des labels officiels de qualité,auxquels on peut faire confiance ?Les Labels Rouges, (14 au total) sont censés garantir unesupériorité organoleptique. Mais dans l’ensemble, ils ne placent pas la barreassez haute. Dommage, par exemple, que seuls le bœuf fermier du Maine et lebœuf fermier de Vendée garantissent une alimentation sans OGM. Pour leur part,les 4 AOC (bœuf gras de Charolles , Fin gras du Mézenc ,…) et les 8 IGP (bœuf deBazas, de Chalosse, de Vendée , …) de la filière bovine impliquent un lien plusou moins étroit entre le produit, le terroir, et le savoir-faire deséleveurs. Enfin, la viande bovinebiologique est en progression. Mais si le logo AB apporte des garanties sérieuses, sur le moded’élevage (pas d’OGM dans l’aliment, respect du bien-être animal) il n’entraînepas forcément une amélioration de la qualité de la viande. Dommage ! Enfait, le moyen le plus sûr de manger de la viande goûteuse et tendre, c’est detrouver un bon boucher. Ce qui n’est pas toujours évident par les temps quicourent.On croit manger du "bœuf", mais la plupart du temps c’est de la vache qu’onnous vend. Pourquoi le bœuf est-il si rare sur les étals ?Les mâles des races françaises sont des animaux lourdsparviennent à maturité bien plus tard que les vaches et demandent plusieursannées d’élevage. Ce n’est pas rentable pour la filière qui n’a d’autres choixque d’exporter vers l’Italie, la Grèce,la Turquie et l’Allemagne ses broutardset ses taurillons, dont la viande rose pâle et peu goûteuse est peu appréciéedes Français qui aiment une viande plusmature et plus rouge.Depuis l’épidémie de la vache folle, la viande bovine est sur la sellette. Sasurconsommation provoquerait de gros problèmes de santé (maladies cardiovasculaires, cancers,surcharge pondérale, diabète, etc.). Cescraintes sont-elles justifiées ?Il existe effectivement des seuils qu’il ne fautprobablement pas dépasser (pas plus de 500g de viande rouge hebdomadaire). Mais on en est loin (selon les études du ministère de laSanté et du Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) **** , nous consommons en moyenne 390 g de viande de boucherie parsemaine, dont 217 gde bœuf). De fait, la viande a toute saplace dans l’équilibre alimentaire, comme le rappelle le PNA (ProgrammeNational de l’Alimentation). A condition bien entendu de ne pas en abuser.