La qualité des produits alimentaires pas chers: parfois, ils sont meilleurs que les produits onéreux
Que Choisir a testé 72 produits alimentaires de consommation
courante vendus à bas prix. Ce sont soit des produits de magasins
hard-discount, soit des produits premiers prix vendus dans les hypermarchés.
Ces produits sont issus de neuf familles : du jambon
cuit supérieur, des petits pois extra-fins en boîte, des couscous en conserve,
des cordons bleus, du saumon fumé, des jus d'orange, des céréales pour petit
déjeuner, des crèmes desserts au chocolat ou encore des compotes de pomme.
A chaque fois, il y avait des produits achetés dans des
magasins hard discount, comme Aldi, Lidl, Leader Price..., d'autres parmi les
produits premiers prix, donc les moins chers, des Carrefour, Auchan, Leclerc,
Système U, etc. A chaque fois, les produits ont été analysés en les associant en
référence à un ou deux produits de grandes marques nationales. Des marques
comme Bonduelle, Fleury-Michon, Labeyrie, Danone, Nestlé, Kellogg's, Tropicana...
Les analyses ont porté sur la composition du produit, pour
vérifier qu'il n'y avait pas de fraudes comme pour les lasagnes à la viande de
cheval, mais aussi des analyses microbiologiques et enfin des dégustations à
l'aveugle pour certains produits.
Bons ou pas ?
Le verdict est en demi-teinte. Pour certaines familles de
produits, la qualité est au rendez-vous et certaines marques de distributeurs
font jeu égal, voire parfois mieux, que les grandes marques.
Exemple avec les petits pois extra-fins. Les notes des huit
marques testées vont de 16,5 à 17,5 sur 20. Ce qui est très bien, mais deux
marques de distributeurs se classent avant la grande marque de référence. Ces deux
marques de distributeurs coûtent deux fois moins cher : 0,95 € contre 1,90 €.
C'est un peu le même constat avec le jambon cuit supérieur
ou les crèmes desserts au chocolat. Certes, la grande marque nationale de référence,
Fleury-Michon pour le jambon et Danone pour les crèmes desserts, arrive en tête,
mais les écarts de note avec la plupart des autres, marques de distributeurs ou
premiers prix sont minimes.
La marque nationale largement en tête
C'est le cas pour le jus d'orange où c'est la dégustation
qui a fait la différence, pas la qualité du produit. Constat identique pour les
compotes de pomme où la grande marque est plus riche en fruits, en fibres et en
vitamine C.
A éviter
La composition des couscous en boîte laisse à désirer. Il y
a très peu de viande : 10 à 14 % du plat reconstitué avec de la semoule réhydratée.
La viande de boeuf est traitée en salaison, c'est-à-dire additionné d'eau,
d'amidon et de stabilisants. Les analyses de Que Choisir ont révélé la présence
de morceaux de peau de poulet, de petits morceaux d'os et de cartilages, les
boulettes sont à base de viande séparée mécaniquement, c'est-à-dire raclée sur
les os.
Pour les cordons bleus, les produits pas chers coûtent deux
fois moins cher que les marques nationales, mais tous font la part belle aux
additifs, conservateurs, stabilisants, gélifiants, sel de fonte pour le
fromage, sans compter les arômes que certains rajoutent.
Pour les saumons fumés, ceux de la marque nationale coûtent
environ trois fois plus cher, autour de 36 € le kilo contre 12 € pour les
premiers prix des marques de distributeur. Mais la qualité des tranche n'est
pas la même : la couleur est plus hétérogène, la présence de muscle brun, de
bandes graisseuse, plus fréquente, la séparation des tranches une fois le
paquet ouvert est difficile... Même si certains saumons fumés premiers prix ou
hard-discounts s'en sortent honorablement.
Qui fabrique ces produits
Les produits vendus sous différentes marques proviennent
souvent des mêmes fabricants. L'affaire de la viande de cheval l'a révélé au
grand jour. La société Comigel fabriquait des plats préparés aussi bien pour
Picard, Auchan, Casino, Carrefour, Cora ou encore Monoprix.
Une enquête de Que Choisir a montré que les cannellonis
Auchan, Casino, Cora et les raviolis Carrefour et Leclerc sortaient de la même
usine William-Saurin.
La différence quand elle existe vient du cahier des charges,
certains distributeurs peuvent être moins exigeants sur la quantité de tel ou
tel ingrédient.
Ce qu'il faut retenir
Les premiers prix sont des produits d'appel. Les
distributeurs rognent sur leurs marges pour attirer les clients à la recherche
de bonnes affaires. A la différence des produits hard-discounts qui, eux, vont
tout faire pour rivaliser avec les produits leaders des grandes marques.
Pour tirer les prix vers le bas, certains coûts supportés
par les hypermarchés sont absents des magasins hard-discounts : assortiment
moins grand permet des économies d'échelle, les rangements sont plus
spartiates, la décoration réduite, il y a moins de frais de publicité.
Jusqu'aux frais de personnel, personnel souvent corvéable à toutes les tâches.
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