La mauvaise foi : un désir infantile
La mauvaise foi consiste à soutenir une attitude ou une
allégation que l'on sait fausse, mais dont on ne veut pas se départir. La foi
c'est la confiance, la garantie. On peut accorder foi à sa parole, ce qui
revient à dire qu'être de mauvaise foi c'est ne pas être fiable. Par exemple,
j'arrive en retard à un rendez-vous mais j'affirme que l'autre s'est trompé
d'heure. Le tout non pas pour mentir mais surtout pour éviter d'admettre ma
faiblesse, de reconnaître une évidence. C'est ma volonté contre les faits. Le
plus étonnant c'est que cela peut marcher, la force de la mauvaise foi pouvant
l'emporter.
Une attitude protection ?
Plus nous sommes fragiles ou en état de faiblesse et plus
nous aurons recours à la mauvaise foi afin de préserver notre moi, notre
narcissisme. C'est exactement ainsi que se comportent les petits enfants pris
la main dans le sac : ils nient effrontément malgré l'évidence et malgré
la conscience qu'ils ont de cette évidence.
La mauvaise foi est l'expression d'une forme de désir de
toute-puissance : je nie la réalité, je la refuse, je la fais disparaitre
parce qu'elle ne me convient pas. Je fais en sorte qu'elle n'existe pas. Je
refuse son existence objective, je modifie le monde à ma petite mesure. Ni mes
paroles ni mes actes ne se trouvent modifiés par cette réalité.
Face à une personne de mauvaise foi
Si l'on peut, mieux vaut éviter de le confondre, puisque
c'est justement cet affrontement avec la réalité qui est refusé. La seule
possibilité consiste à contourner l'obstacle, en utilisant l'arme fatale, l'humour,
qui permet de dire " je ne suis pas dupe ", tout en préservant le
narcissisme de l'autre. Ne pas humilier l'ennemi, tout en ne consolidant pas la
fausse posture. La fuite est une autre possibilité, une protection dans les cas
où la mauvaise foi devient néfaste.
Vous pourrez retrouver un test signé Flavia Mazelin-Salvi dans Psychologies
Magazine qui vous permettra d'identifier la cause de votre mauvaise foi.
Un livre : Face aux gens de mauvaise foi , d'Hervé
Magnin, chez Eyrolles
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