Difficile retour au pays pour des jeunes Franco-marocaines
Ces
jeunes de la double culture représenteraient plus de la moitié des Français au
Maroc (plus de 22000 personnes) et, selon les organismes chargés de les
accueillir, ils seraient de plus en plus
nombreux.
Le retour des enfants d'immigrés ne
touche pas que le Maroc mais d'autres pays émergents.
Il y a quelques mois, le New York Times parlait
des jeunes nés de parents Indiens aux
Etats unis qui partent s'installer en Inde. Les autorités américaines commençaient
à s'émouvoir de ce flux migratoire d'un nouveau genre car ce sont des jeunes
très formés, comme ces jeunes Marocaines d'ailleurs...
Qu'est ce qui les pousse à s'installer
dans le pays de leurs parents ?
Différentes
raisons : la crise. Même si tout n'y est pas rose économiquement, le Maroc
c'est 4% de croissance par an. Ces jeunes femmes sont diplômées, pourtant elles
ne trouvent pas de boulot alors elles se disent pourquoi ne pas aller voir au
Maroc. Myriam, par exemple a des compétences dans le domaine de l'Internet qui
est en pleine expansion là-bas alors qu'ici elle a l'impression que tout a été
déjà fait. La quête des origines de leurs parents aussi : Souaâd, 31 ans,
est par exemple à la recherche de ses origines berbères. Beaucoup décrivent
aussi le désamour de la France à leur égard : Malika par exemple dit " on
a été des beurettes mais aujourd'hui on est des musulmanes "...
Est ce que l'installation est facile
pour elles ?
Elles
sont très bien accueillies par les entreprises car elles maîtrisent les deux
langues et les codes. L'Etat marocain voit là un retour de compétences et les
aide à créer des entreprises. Dans la société, c'est différent. On les appelle
les " zmigris ", les " immigrés ", comme on appelait leurs
parents en France. Elles s'installent
dans une société très traditionnelle, où il est encore de bon ton que la femme
fasse profil bas, où elles ne peuvent pas vivre en concubinage, prendre une
chambre d'hôtel avec leur compagnon. Parfois, c'est un véritable choc culturel.
Mais elles s'accrochent et puis elles sont très respectueuses.
On imagine que leurs parents sont fiers
d'elles mais une fois qu'elles ont réussi ! Souvent le premier obstacle à franchir
est de convaincre leurs parents de les laisser partir ! Ils ne se sont pas
toujours rendus compte que leurs pays avaient changé et ils ont peur pour
elles. Ils l'ont quitté pour donner un avenir meilleur à leurs enfants et ces
mêmes enfants leur disent maintenant : "bye, je rentre chez
toi.. ." Au début, ils ne comprennent pas très bien. Mais ensuite, ils sont
fiers car elles ont accompli ce -qu'ils disent- qu'ils auraient aimé
faire : " le retour "
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