Assurance multirisque habitation: des résiliations trop rapides
Cette pratique est parfaitement légale : un assureur, comme un assuré d’ailleurs, a parfaitement le droit de résilier un contrat d’assurance dès lors qu’il respecte les clauses du contrat, et notamment le délai de préavis, en général de deux mois. Et cette résiliation n’a pas à être justifiée. C’est la liberté des parties au contrat.
Pour autant, estime l'association, ce qui est choquant, c’est qu’aujourd’hui beaucoup d’assurés voient leur contrat résilié parce qu’ils ont déclaré trop de sinistres, souvent des dégâts des eaux, alors qu’ils ne sont absolument pour rien dans l’origine de ces dégâts.
Il suffit que le voisin du dessus soit à l’origine du sinistre, qu’il y en ait eu deux ou trois dans l’année, et hop, l’assureur peut décider de vous virer.
Il faut savoir qu’en matière d’assurance habitation, il existe une convention entre les assureurs, la convention Cidre .
Par cette convention d’indemnisation directe et de renonciation à recours en dégâts des eaux signée en 2002, les assureurs s’engagent à accélérer le remboursement des sinistres.
De prime abord, cette convention semble favorable aux assurés puisque les assureurs s’engagent à indemniser immédiatement la victime du dégât des eaux dès réception du rapport de l’expert pour peu que le montant de l’indemnisation soit inférieur à 1 600 €.
L'UFC-Que Choisir a chiffré à environ 640.000 qui sont ainsi virés chaque année par leur assureur.
Donc, votre assureur règle vite, sans attendre que les responsabilités aient été déterminées sur l’origine du dégât des eaux et sans jamais chercher à en obtenir le remboursement par l’assurance de votre voisin à l’origine du dégât. Mais cette pratique génère des effets pervers…
Votre assureur va examiner chaque année le montant des éventuels règlements de sinistres avec le montant de votre prime d’assurance habitation. Et si l’écart n’est pas en sa faveur, il n’hésitera pas à résilier le contrat.
Certaines sociétés d’assurance qualifié cyniquement cette pratique de "gestion optimale de leur portefeuille". En clair, je garde les assurés qui payent leur prime et ne déclarent rien et je vire les autres, même s’ils ne sont pas responsables des sinistres qu’ils déclarent. En gros, ils attirent la poisse, alors à quoi bon les garder…
L'UFC-Que Choisir a chiffré à environ 640.000 qui sont ainsi virés chaque année par leur assureur. C’est beaucoup et ça pose problème, car l’assurance habitation est obligatoire du moins pour les locataires.
Or, trouver une autre compagnie d’assurance n'est pas si simple !
Car, quand vous aller frapper à la porte d’une autre compagnie d’assurance, la première question que l’on va vous poser, c’est : étiez-vous déjà assuré avant et est-ce que votre contrat a été résilié par l’assureur précédent ?
Et là, c’est une sorte de cercle vicieux qui s’engage : ou le nouvel assureur ne voudra pas de vous ou il vous assurera moyennant une prime nettement plus élevée que celle que vous payiez chez votre ancien assureur.
Et comme l’assurance habitation est obligatoire pour les locataires de logements non meublés, mais aussi fortement recommandée pour les propriétaires, vous payez des primes de plus en plus élevées.
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