"Un vrai fossé" avec les footballeurs : quand Marinette Pichon se souvient de son "salaire" de 150 francs avec les Bleues
Marinette Pichon est l'invitée de "Mise à jour". Première footballeuse française devenue professionnelle, elle revient sur son parcours dans un livre intitulé "Ne jamais rien lâcher".
Avec 81 buts et 112 sélections, entre 1994 et 2007, Marinette Pichon est tout simplement la meilleure buteuse de l'histoire de l'équipe de France féminine de football. Première joueuse professionnelle du foot français, elle retrace sa carrière dans un livre, Ne jamais rien lâcher, aux éditions First.
Il était difficile d'être une femme sur la planète football, "surtout, il y a deux décennies", se souvient-elle. "C'était très compliqué, on avait du mal à trouver un club avec des infrastructures, déclare Marinette Pichon. Aujourd'hui, avec le plan de féminisation porté par la Fédération française de football (FFF), les jeunes filles peuvent pratiquer, il y a davantage de dispositifs et de sections ouvertes aux filles et les mentalités ont évolué."
La jeune joueuse était défrayée 150 francs de l'époque pour jouer en équipe de France, loin du salaire de Neymar. "Il y a un vrai fossé, presque l'océan Atlantique, entre les deux pratiques [football masculin et football féminin] !"
Moi, à l'époque je ne pensais pas gagner d'argent avec le foot, ou trouver un emploi avec ce sport (...). L'économie n'est pas la même, même si on commence à être reconnues, il faut continuer à avancer.
Marinette Pichonà franceinfo
Elle se dit néanmoins "reconnaissante". "Plus j'avance dans le temps, plus je me rends compte que j'ai marqué les esprits de certains. Je ne sais pas si je suis une icône, en tout cas j'ai tendance à véhiculer certains messages."
Éviter "les travers des footballeurs"
"Aujourd'hui dans le foot, on ne parle pas d'égalité, mais de développement et d'évolution, poursuit-elle. On commence à voir des salaires très intéressants pour les joueuses. Mais je ne voudrais surtout pas qu'on tombe dans les travers des footballeurs masculins, à ne pas calculer les gens, à devenir un peu cons sur les bords. Mais qu'on reste les pieds sur terre, attachées à nos valeurs et nos convictions."
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