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Marie Monge : "Les addictions aux jeux de hasard et à l'amour fonctionnent de la même manière"

Le film "Joueurs" réalisé par Marie Monge, avec à l'affiche l'acteur Tahar Rahim, sort mercredi 4 juillet dans les salles de cinéma. Ils étaient tous les deux invités ce mardi sur franceinfo. 

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Tahar Rahim et Marie Monge (RADIO FRANCE / SOPHIE BRIA)

Une folle histoire d'amour sur fond de cercle de jeux clandestins dans un Paris rarement exploré. Marie Monge nous plonge, pour son premier long-métrage Joueurs, dans la descente aux enfers de deux amants maudits incarnés par Tahar Rahim et Stacy Martin. Un film qui mêle amour et hasard, dans un délicieux jeu d'addictions multiples, à découvrir dans les salles de cinéma dès mercredi 4 juillet.

L'addiction aux jeux de hasard partage les mêmes ressorts que la dépendance amoureuse. C'est ce que s'attache à montrer Marie Monge. "Les addictions fonctionnent toutes sur le même schéma. Il y a toujours un rapport à l'adrénaline, à la prise de risque, ainsi qu'une curiosité, une envie, celle de connaitre ses limites", explique la réalisatrice âgée de 31 ans. 

Un constat que partage Tahar Rahim qui, pour préparer son rôle, a voulu expérimenter cette addiction au jeu. "Je ne savais pas si j'étais addict aux jeux, mais quand je m'y suis essayé, je me suis dit que c'était fort possible", témoigne l'acteur, pour qui, ces dépendances découlent "d'une partie que nous ne soupçonnons pas chez nous". 

"C'est l'envie de savoir qui nous sommes et la croyance que nous pouvons nous réinventer à chaque fois", ajoute Marie Monge. A l'époque de la cigarette, des écrans et des jeux de hasard, les conduites addictives se développent rapidement. "Nous sommes dans une frénésie qui participe à cette fièvre d'intensité et que nous retrouvons dans l'addiction", décrypte la jeune cinéaste. 

Montrer le Paris cosmopolite et populaire

C'est un long-métrage sur les jeux de hasard, sur l'amour, mais aussi un film sur la capitale. Sans clichés. Le spectateur n'y verra ni la Tour Eiffel, ni la cathédrale Notre Dame de Paris. Mais découvrira des plans qui s'attachent à dévoiler un Paris souterrain que l'on ne voit habituellement pas au cinéma. Les quartiers de Belleville, de Pigalle, de Strasbourg-Saint-Denis et du Sentier sont mis à l'honneur par Marie Monge : "Un de mes désirs était de montrer le Paris dans lequel je vis et que j'aime", indique-t-elle. "Ce sont des endroits populaires de la capitale, mais pas seulement. Ils sont aussi polyglottes et très riches où toutes les ethnies sont représentées", ajoute Tahar Rahim. 

Il était d'autant plus important de réaliser ce film maintenant pour Sophie Monge que ces quartiers s'embourgeoisent et sont voués à disparaître. "Il fallait les capter avant que la métamorphose soit complète", considère-t-elle. 

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