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Jean-Christophe Buisson : "Le tsar Nicolas II n'était sans doute pas fait pour gouverner"

L'historien et journaliste Jean-Christophe Buisson est l'invité de la "Mise à jour" pour la réédition du "Journal intime de Nicolas II", qu'il présente et commente.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le journaliste et écrivain Jean-Christophe Buisson. (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Jean-Christophe Buisson présente et annote le Journal intime de Nicolas II, le dernier empereur de Russie, mis à mort avec sa famille par les bolcheviks en 1918. Publié une première fois dans les années 1930, ce journal a depuis été oublié et jamais réédité en France. "Lire ce texte au moment où va être commémoré cet événement funeste qu'est l'exécution d'une famille impériale entière, les Romanov, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, est particulièrement intéressant", commente Jean-Christophe Buisson.

"Embarrassé par ce gigantesque pouvoir"

Le Journal intime publié aux éditions Perrin commence en décembre 2016, à la mort de Raspoutine, pour aller jusqu'en juillet 1918, et l'assassinat du tsar. Deux choses intéressent particulièrement Nicolas II : son sommeil et la météo du jour. "Il a commencé à écrire dès 1880 et il a toujours été par ça, et par la chose militaire", explique Jean-Christophe Buisson. "Et puis vers la fin de son journal, c'est la santé de sa famille et notamment de son fils Alexis, qui est hémophile, dont il parle tous les jours."

Pour Jean-Christophe Buisson, l'intérêt du texte ne réside pas dans le style littéraire de Nicolas II, plutôt "neutre". "C'est vrai qu'il y a une espèce de sécheresse, de détachement du monde, qui dit quelque chose du caractère de Nicolas II qui n'était sans doute pas fait pour gouverner. On sent bien qu'il n'était pas fait pour ça, un peu comme Louis XVI, embarrassé par ce pouvoir gigantesque dont il héritait."

"Le seul moment du journal où il s'énerve un petit peu, c'est quand il écrit 'Tout autour de moi, ce n'est que trahison, lâcheté et fourberie !', le jour où il abdique", relève Jean-Christophe Buisson. 

Enfermé à Ekaterinbourg avec sa famille, le tsar écrit la dernière page de son journal le 30 juin 1918 : "Le temps est doux et agréable [...] aucune nouvelle de l'extérieur". Deux semaines plus tard, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, il est exécuté avec sa femme, ses quatre filles et son fils.

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