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Micro européen. Iran : les entreprises européennes et les menaces de sanctions

Les entreprises européennes travaillant avec l'Iran sont menacées de sanctions américaines, après le retrait américain annoncé par Donald Trump, de l'accord iranien sur le nucléaire. 

Article rédigé par franceinfo, Marie-Christine Vallet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6 min
Le président américain Donald Trump arbore la signature du retrait des Etats-Unis de l'accord sur le programme nucléaire en Iran et du rétablissement des sanctions américaines contre Téhéran, le 8 mai dernier à la Maison Blanche.  (GETTY IMAGES)

Selon les cas, les Etats-Unis donnent entre 90 et 180 jours aux entreprises européennes travaillant avec l'Iran pour arrêter leurs activitésdans ce pays. Pour protéger ces sociétés, l'Union européenne annonce des contre-mesures. L'Allemagne et l'Italie sont concernées par ces menaces : débat avec Leo Klimm de Suddeutsche Zeitung et Piero Pisarra, correspondant italien à Paris.

L'Allemagne, premier exporteur européen vers l'Iran

En Allemagne, les autorités ont été "gênées par l'annonce des sanctions mais aussi de devoir prendre position", selon Leo Klimm. Le gouvernement s'est montré "plus prudent" que les autorités françaises, alors que l'Allemagne est le premier exportateur européen vers l'Iran (3 milliard d'euros en 2017, contre 1,5 milliard pour la France).

En Italie, où l'on attend la constitution d'un nouveau gouvernement, les réactions ont été "modérées", explique Piero Pisarra. Rome attend plutôt une action commune de l'Europe. Mais on redoute une "catastrophe économique", car si l'on ajoute les contrats en cours et les accords sur le futur, les échanges sont évalués à 27 milliards d'euros. Les Italiens soulignent le danger pour le libre-échange et dénoncent la "décision unilatérale" de Washington.

Préserver les liens avec l'Iran, éviter les sanctions américaines

La solution est maintenant pour les européens de défendre leurs entreprises, et tenter de contourner les sanctions américaines. La Commission européenne vient d'activer une "loi de blocage" qui permet aux sociétés et aux tribunaux européens de ne pas se soumettre à des sanctions prises par des pays tiers. Cette mesure avait été employée en 1996 pour contourner l'embargo sur Cuba, décrété par les Etats-Unis.

Réunis en sommet jeudi à Sofia (Bulgarie), les 28 états membres ont confirmé que l'UE resterait dans l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, tout en protégeant les intérêts de leurs entreprises. La question est de préserver les liens économiques avec l'Iran tout en limitant les représailles américaines.

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