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La panne du moteur franco-allemand n'est pas un drame

Des journaux français affirment que la relation franco-allemande n'est pas bonne en ce moment, dans le contexte de la crise des réfugiés. Mais les deux invités tempèrent la situation : Kleis JAGER, correspondant du quotidien néerlandais "Trouw" et Karin FINKENZELLER du journal allemand "Wirtschafts Woche".
Article rédigé par Marie-Christine Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (François Hollande et Angela Merkel, au sommet européen à Bruxelles, le 17 mars 2016 © OLIVIER HOSLET/EPA/MaxPPP)

 Il y a eu les déclarations de Manuel Valls le 13 février dernier qui avait critiqué à Munich l'opération d'accueil des réfugiés par l'Allemagne.

Le 6 mars, Mme Merkel, accompagnée par Mark Rutte, premier ministre néerlandais (dont le pays préside l'UE pour 6 mois), a rencontré à Bruxelles le premier ministre turc Davutoglu. C'est au cours de cette rencontre qu'a été évoqué le rôle de la Turquie : Ankara s'engagerait à reprendre sur son sol les réfugiés et migrants en partance pour les îles grecques.

Moyennant une contrepartie de 6 milliards d'euros pour les camps de réfugiés en Turquie. Par ailleurs, pour chaque syrien repoussé vers la  Turquie, un autre syrien déjà installé dans les camps turcs trouverait asile dans un pays européen, selon le principe du "un pour un". 

Cette réunion et ce projet, Paris n'en avait pas été informé, alors que se tenait le lendemain un Sommet européen consacré aux migrants.

Selon Le Figaro ou Le Monde , Berlin ne compte plus sur la France pour régler la question des migrants, tandis que Paris n'apprécie pas les initiatives de Mme Merkel.

Pour les deux invités, "il n'y a pas de drame" ; les coups de froid franco-allemands, ou le "moteur en panne", cela arrive deux ou trois fois par an. Si le couple franco-allemand ne fonctionne pas, il y a d'autres moyens de travailler au sein de l'UE. La réunion du 6 mars, où Mme Merkel a été soutenue par Mark Rutte le démontre bien. 

D'ailleurs il vaut mieux que la France et l'Allemagne ne s'entendent pas à 100% "dès le départ", il faut discuter et trouver des compromis, sinon les autres pays croient à une domination. Et après tout, si Mme Merkel a tout prévu avec la Turquie, c'est aussi parce que ce pays abrite 2,5 millions de réfugiés, alors que la France est prête à en recevoir moins de 35.000. Il faut donc rencontrer ceux qui sont là pour aider à gérer le problème.

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