Alexandre Stubb, le nouveau président finlandais

Direction la Finlande aujourd'hui, avec plusieurs élections majeures. Les précisions d'une journaliste finlandaise depuis Helsinki, Helena Petäistö.
Article rédigé par franceinfo - José-Manuel Lamarque
Radio France
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"C'était vraiment le saut vers la sécurité de la Finlande dans cette élection", souligne la journaliste finlandaise Helena Petäistö. Illustration : Helsinki, la capitale finlandaise. (MIEMO PENTTINEN - MIEMO.NET / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Focus sur la Finlande, les Finlandais se sont rendus aux urnes les 28 janvier et 11 février derniers, afin d'élire le président de la République, élections commentées avec une journaliste finlandaise depuis Helsinki, Helena Petäistö. 

franceinfo : Helena Petäistö, Alexandre Stubb, le conservateur, a gagné les élections présidentielles en Finlande contre le candidat écologiste Pekka Haavisto. Il a gagné à 51,6% au deuxième tour. Qui est Alexandre Stubb ?

Helena Petäistö : C'est un homme de 55 ans, conservateur, marié à une Anglaise, il vient de la minorité de langue suédoise. Il est très atlantiste. Enfin, c’est un polyglotte qui a fait ses études en Californie, au Collège européen de Bruges et la School of Economics de Londres, où il a obtenu son doctorat sur les relations internationales. 

La Finlande a quitté son statut de neutralité pour adhérer à l'OTAN, est-ce que cet événement a influencé les électeurs ? 

Oui, très largement, c'était vraiment le saut vers la sécurité de la Finlande dans cette élection. On peut bien l’imaginer dans notre situation géopolitique, avec la plus longue frontière de l'Occident avec la Russie, et c’est-à-dire 1300 kilomètres. Évidemment, c'était le sujet majeur.

C'est ce qui a fait gagner Alexandre Stubb...

Il a été depuis toujours, et depuis très longtemps, quelqu'un qui a parlé de notre adhésion à l'OTAN après les décennies de neutralité. C'est l'actuel président, Sauli Niinistö, qui nous a amenés à l'OTAN. Mais après une hésitation un peu floue, il s'est quand même réveillé le premier en Europe, au changement de l'attitude de Poutine qui voulait garder le pays tampon autour de la Russie et les empêcher d'adhérer à l'OTAN, et il a été pour l'adhésion à l'OTAN depuis la crise entre la Géorgie et la Russie en 2008.

Donc maintenant, Alexander Stubb veut amener la Finlande au cœur de l'OTAN, et il n'y pose aucune limite, même pas au concept de stockage des armes nucléaires sur le sol finlandais.

Quels sont les pouvoirs du président en Finlande ?

Vous savez, la Constitution de la cinquième République de la France a été inspirée par l'ancienne Constitution finlandaise, Charles de Gaulle connaissait très bien cette Constitution, mais depuis l'adhésion de la Finlande à l'Union européenne en 1995, la Finlande a modifié sa constitution.

Le président a moins de pouvoir qu'auparavant, mais il est responsable de la politique étrangère tout de même, en coopération avec le gouvernement, il est aussi le chef des forces armées, ce qui est très important pour la Finlande.

La Finlande est composée de 5 millions d'habitants, y a-t-il eu durant ces élections des Finlandais qui étaient contre la perte de neutralité et l'adhésion à l'OTAN ? 

Non, ça a été très clair. Après le déclenchement de la guerre à l'Ukraine, presque la totalité des parlementaires étaient pour l'adhésion de l'OTAN. Donc là, il n'y avait plus de questions, tous les candidats étaient pour notre adhésion à l'OTAN.

Alexandre Stubb a eu des opposants pendant cette élection, quels étaient les motifs de l'opposition ?

C'était surtout sur sa personnalité, où il y avait des doutes, parce que, contrairement à notre président actuel qui est très discret, il a fait quand même une carrière un peu tumultueuse, une fois qu'il s'était lancé en politique.

Ensuite il y avait un scandale, il a dû remplacer rapidement le ministre des Affaires étrangères de l'époque. Il n’était peut-être pas tout à fait préparé pour ça. Donc, il y a eu quelques péripéties à l'époque, quelquefois on l'a accusé d'être un peu trop arrogant. Donc là, il y a eu cette sorte de doute, mais ça, c'est à peu près la seule chose, parce qu'en politique, c'est la sécurité, tout le monde est d'accord. 

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