Mémoire d'Info. Laurence Pieau et la chute du mur de Berlin le 10 novembre 1989 : "On avait conscience de vivre un événement historique"
Pour ses 30 ans, franceinfo a demandé à des personnalités de la culture et des médias de raconter l'info qui les a marquées ces trente dernières années. La journaliste Laurence Pieau se souvient de la chute du mur de Berlin, en novembre 1989.
Laurence Pieau est aujourd'hui directrice de Closer, le magazine people. Elle a 20 ans en 1989, le jour où le mur de Berlin cède, après 28 ans de séparation stricte au cœur de la ville. Elle est à l'époque jeune journaliste au Figaro Magazine.
Une journée "extraordinaire"
"On est le 10 novembre 1989. Dans la nuit, le mur de Berlin est tombé. Et moi j'ai 20 ans et je pars avec quelques amis à Berlin, on ne veut pas rater ça", raconte Laurence Pieau.
"On se rend tout de suite devant le mur, où des brèches sont ouvertes, mais pas tant que ça. Des Allemands de l'est passent à l'ouest. C'est une journée extraordinaire où pendant douze heures, je vais suivre les Allemands de l'est qui découvrent l'opulence de Berlin ouest. On a beaucoup retenu à juste titre la joie de ces moments-là, parce que les Allemands de l'ouest venaient les voir, applaudissaient, mais il y avait aussi une vraie gravité", se souvient la journaliste.
"Moi je me souviens avoir vu ces gens découvrir les boutiques et l'opulence de Berlin ouest, qui était la vitrine du monde occidental, raconte encore Laurence Pieau. Ils entraient dans des magasins de hi-fi, dans des centres Mercedes, alors qu'à l'est il n'y avait que des Trabant. Ils découvraient dans les magasins d'alimentation qu'il y avait dix marques de liquide vaisselle différentes, les vitrines étaient comme des petits soleils".
On avait tous conscience de vivre un événement historique
Laurence Pieauà franceinfo
C'est l'époque de la perestroïka, de l'affaiblissement de l'Union soviétique. "On ressentait aussi cette espère d'impuissance" avec "une espèce d'incertitude", confie Laurence Pieau. "Ce qu'on avait assez peu dit je trouve à l'époque, c'est que le mur était composé de panneaux de béton armé de 3,60 mètres, qui se baissent mais qui pouvaient aussi se relever. Je me souviens avoir vu repartir les gens vers l'est assez silencieusement et avoir eu envie de les retenir en leur disant : 'Restez, parce que peut-être ça va se refermer'".
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