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Ma ville demain. En finir avec les embouteillages

Mettre fin aux bouchons, la ville-Etat de Singapour y est parvenue

Article rédigé par franceinfo - Cécile Maisonneuve
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Pourra-t-on en finir un jour avec les bouchons ?  (UKRINFORM / MAXPPP)

franceinfo : Beaucoup d’entre nous les vivent au quotidien mais aussi l’été, avec les week-ends de grand départ : les embouteillages. Alors, Cécile Maisonneuve, Ma ville demain sera-t-elle perpétuellement engluée dans les embouteillages ?

Cécile Maisonneuve : J’ai une bonne nouvelle pour vous : on sait mettre fin aux embouteillages quotidiens qui polluent matin et soir nos vies et nos villes ! Une ville au monde a presque réussi : c’est la cité-Etat de Singapour ! A Singapour, on ne perd qu’une quarantaine d’heures par an dans les bouchons : c’est plus de quatre fois plus à Paris, deuxième ville européenne la plus congestionnée derrière Rome, Bogota et les villes indiennes se disputant le podium d’une année sur l’autre.

Quelle est la recette singapourienne anti-bouchons ?

Il n’y a pas de miracle. Attention je vais prononcer des mots qui fâchent… L’histoire commence dans les années 70 quand les Singapouriens décident de faire payer les automobilistes. On paye partout, plus ou moins selon le niveau d’encombrement. Le péage sert à réguler le trafic. Mais, tenez-vous bien, les Singapouriens payent une deuxième fois dès l’achat du véhicule qui coûte trois à quatre fois plus cher qu’ici à cause de taxes à l’importation gigantesques. Et ce n’est pas fini, vous devez aussi payer une sorte taxe d’enregistrement du véhicule tous les dix ans ! Bref, tout est fait pour dissuader les Singapouriens de posséder une automobile individuelle.

Dans un petit-territoire comme Singapour, c’est faisable mais en France, c’est un modèle qui ne peut pas marcher : la majeure partie des Français ont besoin de leur voiture...

Bien sûr, la solution drastique à la singapourienne n’est pas réplicable. Ceci dit, de plus en plus de villes se dotent de péages urbains : New York va en mettre un en place dans Manhattan. La maire de Barcelone a évoqué l’idée. Londres le fait depuis plusieurs années mais sans grand succès ceci dit, car elle est quasi aussi embouteillée que Paris. Mais il y a des villes où cela marche bien comme à Stockholm ou Göteborg en Suède.

Pourquoi ?

Là encore, pas de recette miracle. D’abord, quand on taxe l’automobile, il faut proposer des solutions alternatives attractives. C’est ce qu’a fait Singapour et c’est ce qu’ont fait les villes suédoises. Le réseau de transports en commun y est dense, la qualité du service fiable et l’expérience du voyageur agréable. Et puis, il faut expliquer ce qu’on va faire avec l’argent du péage : les habitants de Göteborg ont dit oui du jour où on leur a expliqué précisément quelles améliorations allaient être apportées à leur mobilité. En fait, deux ingrédients sont nécessaires : du temps, pour expliquer, discuter, proposer et surtout beaucoup de volonté politique. Faute de ces deux éléments, nous ne sommes pas prêts de sortir des embouteillages urbains !

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