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Philippe Moreau-Defarges : "Mon pavé 2018, c'est de garder confiance dans le progrès"

Le politologue Philippe Moreau-Defarges, invité d'Olivier de Lagarde, lutte pour le progrès de l'humanité et le rejet du repli sur soi.

Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Philippe Moreau-Defarges. (IFRI)

Philippe Moreau-Defarges est politologue, spécialiste des questions internationales et de la mondialisation. Il appelle à garder confiance dans le progrès et à ne pas céder à la tentation du repli sur soi. Il explique sa réflexion dans l’ouvrage La tentation du repli aux éditions Odile Jacob.  

Olivier de Lagarde : Vous faites un parallèle entre le progrès et la mondialisation, ce n’est pas forcément évident pour tout le monde.  

Philippe Moreau-Defarges : Si, quelque part. La mondialisation et le progrès c’est la même chose. Je vais donner une définition : le progrès et la mondialisation c’est l’appropriation de la Terre par l’homme. C’est cette espèce de marche en avant qui remonte à la préhistoire dans laquelle l’homme va s’approprier la Terre entière, va l’exploiter, va la mettre à son service. C’est un mouvement d’appropriation, de marche en avant. Au fond, c’est une démarche de l’homme pour trouver un équilibre entre la Terre et lui-même.  

La mondialisation c’est tout de même aussi une mondialisation des échanges, des personnes, ce n’est pas forcément synonyme d’un progrès au quotidien pour chacun des citoyens.  

Vous avez tout à fait raison. La mondialisation, pour suivre votre définition, c’est la multiplication des échanges de toutes sortes, c’est notre Terre qui devient une planète toute petite. Ça nous contraint, nous les hommes, à vivre ensemble. Le progrès ne nous est pas descendu du ciel, il nous a été imposé par cette nécessité de vivre ensemble, de travailler ensemble, si nous ne voulons pas nous autodétruire. J’ai une formule dans mon livre : soit la Terre devient notre maison, soit elle devient une prison. C’est véritablement le défi qui se pose à nous.  

Aujourd’hui, nous avons l’impression que l’idée de progrès est en panne.  

Oui, il y a une oscillation constante entre l’optimisme du progrès et le rejet du progrès. (…) Mais l’homme n’a pas le choix. Si l’homme se tourne vers le passé il va exaspérer ses frustrations, ses blessures, ses traumatismes. Quand à l’avenir, l’homme a besoin d’infini, cette espèce de quête de l’infini et en même temps cette incertitude de l’infini.

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