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Daniel Riolo : "Mon pavé 2018 est pour une France qui gagne en sport"

Daniel Riolo, journaliste sportif, lance son pavé contre le sport français qui ne renouvelle pas ses champions. 

Article rédigé par franceinfo, Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Daniel Riollo. (BY FANTAFLUFLU CC BY-SA 3.0 VIA WIKIMEDIA COMMONS)

Daniel Riolo est un journaliste sportif et auteur de nombreux ouvrages dans le domaine du sport. Son dernier livre Autopsie du sport français est paru en mars 2018. Il fait état du tennis et du cyclisme, sports où les dernières grandes victoires françaises remontent à plus de 30 ans, ou encore du football avec ses deux Coupes d’Europe remportés en 1993 et 1996. Devant ce constat, il lutte pour la renaissance d’une France qui gagne dans les sports fédérateurs et historiques.  

Olivier de Lagarde : Pourquoi est-ce que la France ne gagne pas, ou pas suffisamment ?   

Daniel Riolo : En France, on aime avoir une sorte d’homogénéité, c’est-à-dire pleins de champions dont on va parler. Et on aura du mal à parler de l’élite, d'un champion qui écrase tout. En athlétisme, par exemple, on a souvent souffert de ça. Plutôt que d’aller repérer deux trois mecs, leur donner des moyens et faire en sorte qu’ensuite, une fois qu'eux ont du succès, cela motive les autres et crée une émulation, on va plutôt travailler sur la masse. 

Le fameux égalitarisme à la française ?  

Oui, ça touche le sport. C’est quelque chose qui est fort dans notre mentalité. Longtemps, alors que nos résultats en foot en Coupe d’Europe étaient minables et que notre championnat perdait en compétitivité, les responsables de régions nous disaient : "Ah oui, mais regardez, l’homogénéité est formidable, on ne sait pas qui va être champion". Sauf qu’à force de ne pas savoir qui allait être champion, on avait des champions qui ne valaient pas grand-chose. Et lorsqu’ils arrivaient en Coupe d’Europe, ils se faisaient taper parce que tout se valait un petit peu.

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