Marinette, porteuse de repas, bénévole

"Parce que j'ai toujours voulu aider les autres".  Voilà comment, en toute simplicité, comment Marinette explique son engagement. A Montréal, près de Carcassonne (11), le portage de repas aux domiciles des personnes âgées isolées est effectué par la commune du lundi au samedi. Mais le dimanche, les services municipaux ne peuvent assurer cette prestation. Membre d'une commission extra-municipale, Marinette est l'une des bénévoles qui assurent ce service. Elle est totalement bénévole et paie son essence elle-même. Les repas sont néanmoins préparés par la maison de retraite.

Pour beaucoup, le dimanche est un jour de fête, de repos, de réunion familiale. On partage le déjeuner avec les siens. Mais pour les personnes âgées restées chez elles, dimanche est souvent synonyme de solitude, particulièrement en milieu rural. Or, le portage du repas est un moment très attendu, comme peut l'être le passage du facteur. Il y a le service en lui-même, mais aussi le petit plus qui fait la différence : quelques mots échangés, une poignée de main, des nouvelles prises de la santé, du moral... Si Marinette et ses compagnons de bénévolat ne passaient pas dans cette trentaine de maisons le dimanche en fin de matinée, bon nombre de ces habitants ne verraient personne de la journée.

Marinette dit recevoir dans cette démarche autant de bonheur qu'elle en donne. Un seul regret : ne pas disposer d'assez de temps pour discuter davantage. "Quelques minutes, tout au plus, car il faut que les plateaux soient livrés à l'heure", déclare-t-elle avec sa voix douce et son accent méridional rayonnant.

Outre le portage en lui-même et le rapide contact établi, ce service permet aussi à Marinette de repérer d'éventuelles situations inquiétantes: des volets fermés, par exemple, peuvent indiquer un problème grave. Dans ce cas, cette dame au grand cœur prévient le maire afin qu'il intervienne le cas échéant. Et Marinette se rappelle le drame national de l'isolement des personnes âgées mis en exergue par la canicule de 2003. A Montréal, personne n'est laissé seul. Même en été, même le dimanche.