Pourquoi y a-t-il si peu de bistrots en banlieue, pourtant surpeuplée ?
L'implantation des cafés est régie en France par le code des débits de boissons. Avec un souci : prévenir l'ivresse publique. L'article L28 stipule que "l'ouverture de tout nouvel établissement de 4e catégorie est interdite en dehors des cas prévus par l'article L47 ".
Or, les cas prévus par la Loi sont draconiens : il faut que la commune soit totalement privée de débits de boissons. Ou alors qu'il s'agisse d'une installation dans une nouvelle agglomération de plus de 450.000 habitants. Ou alors racheter la licence d'un endroit qui ferme, ceci avec des démarches administratives compliquées à l'extrême.
Problème : ces textes de loi remontent à 1959, bien avant l'explosion démographique des banlieues. Depuis 50 ans, la population des villes de banlieue s'est multipliée par 5 ou par 10. Mais le nombre de cafés n'a plus bougé, sinon à la baisse.
Comme si cela ne suffisait pas, certains arrêtés communaux interdisent d'ouvrir un débit de boissons à moins de 500 ou 800 mètres d'écoles ou d'églises.
Sans remonter jusqu'à Jules Ferry, avouons que cette "distance de sécurité" se justifiait lorsque les immeubles plafonnaient à six ou sept étages. Avec l'avènement du béton, un millier de personnes peuvent désormais s'entasser dans la même tour, soit l'équivalent de plusieurs villages de campagne. Supposons qu'un collège se trouve au pied de l'une des tours. Ses voisins n'auront jamais l'occasion de fêter le brevet du petit le coude sur le comptoir d'à-côté.
Jusqu'à preuve du contraire...
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