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Pourquoi les intellectuels portent-ils des lunettes ?

Vous l'avez remarqué : de Sartre à Jean-Luc Godard, en passant par John Lennon, l'homme qui a fait profession de penser chausse régulièrement des lunettes. Mais contrairement au cheveu en bataille, ou à la veste en velours, ce n'est pas un choix personnel.
Article rédigé par franceinfo
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Une étude scandinave a établi que la proportion de sujets à
lunettes est plus élevée dans les groupes à haut niveau intellectuel. (La
comparaison portait sur 6.000 enfants à lunettes, face à 10.000 enfants ayant une
vision normale.) Pourquoi une telle injustice ? Est-ce qu'une forte
activité neuronale nuirait à l'acuité visuelle ? Inversons les causes et les
conséquences : les "bigleux" compenseraient-ils leurs carences par le
développement des méninges ? 

En réalité, de sournois dangers guettent l'intellectue l,
plus durables qu'une prise de position désastreuse (il lui suffira de se
contredire dès le lendemain). Des dangers non pas cérébraux, mais
oculaires. 

D'abord la myopie : bien voir de près, mais mal de loin. Une
attention trop prolongée et le rapprochement excessif du nez sur la feuille
sont les deux premières causes de sa progression. La myopie provoque une perte
de l'équilibre oculomoteur. Pire : l'œil myope tend à diverger. En clair : à
loucher vers l'extérieur (Sartre vous le dirait). 

L'hypermétropie , maintenant. Schématiquement, la vision
n'est bonne ni de près, ni de loin, mais plus défectueuse encore de près que de
loin. L'hypermétropie se révèle plus tardivement que la myopie, au sortir de
l'adolescence, en général en pleine révision du bac. 

Enfin vient la presbytie . L'œil du penseur se fatigue à
distinguer les petits caractères d'imprimerie. L'élasticité du cristallin
diminue, il doit prendre la courbure nécessaire au prix d'un effort du muscle
chargé de cette accommodation. La cause en est l'excès de travail, surtout la
nuit, à la lumière jaunie d'une faible lampe (alors que l'inspiration vient).
L'encyclopédie Larousse donne dans le tragique : "Les lettres se brouillent,
les yeux rougissent et pleurent, des maux de tête peuvent se produire
". 

Bref. Comme la pile Wonder, l'œil s'use si l'on s'en
sert.  Voilà pourquoi, dès le collège, les premiers de la classe trimballaient
souvent des lunettes. Ainsi les intellectuels s'abiment davantage les yeux. On
en connait même de célèbres qui ont la vue passablement brouillée. Jusqu'à preuve du contraire.

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